Lorsqu’on vous dit « Chapka » (en russe : шапка), vous avez tout de suite une image qui vous vient à l’esprit : un bonnet chaud en fourrure avec des rabats sur les oreilles venu tout droit de Russie. N’est-ce pas ?
Regardons de plus près son histoire.
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Sommaire
- Définition de la chapka
- Histoire du célèbre chapeau russe à oreillettes
- Quelques anecdotes sur la chapka
- Conseil : Comment porter une chapka ?
- Comment conserver sa chapka ?
- Comment distinguer une vraie chapka d’une fausse ?
- Où se procurer une chapka en Russie ?
- Achat d’une chapka en fausse fourrure en ligne
Définition de la chapka
Chapka est le mot le plus commun pour qualifier ce que l’on appelle en russe l’ouchanka (du russe : ouchi, qui signifie oreilles). C’est un bonnet en fourrure de tradition russe et nordique, composé de parties rabattables pour couvrir les oreilles et la nuque afin de les tenir au chaud. Il est aussi possible de nouer ces parties sur le dessus de la coiffe, en mode « bonnet ».
D’un point de vue géographique, la chapka n’est pas portée qu’en Russie. On retrouve ce couvre-chef dans les pays froids tels que le Canada, le nord des États-Unis, la Mongolie, la Chine, les pays Scandinaves ainsi que les pays descendant de l’URSS.
Histoire du célèbre chapeau russe à oreillettes
D’origine mongole
Les ancêtres de la chapka proviennent de différentes nations et ont évolué au fil des années. Selon les historiens, la chapka serait une descendante du malakhai mongol (en russe : малахай). Chez les nomades, il s’agissait d’un bonnet en forme de cône fait de peau de mouton. Le malakhai était principalement porté par les hommes, et lors de longs voyages à travers la steppe hivernale, il était indispensable, car ses larges revers protégeaient le bas du visage et les joues du gel et du vent.
Au fil du temps, les poignées en peau de mouton sur les côtés du malakhai ont été coupées verticalement pour créer des morceaux qui seraient attachés sur le visage en cas de rhume, ou rétractés à l’arrière de la tête par temps chaud.
Lors de l’invasion des hordes mongoles aux frontières de la Russie, un échange involontaire d’artefacts culturels et ménagers a eu lieu entre les peuples. Et c’est ainsi que le malakhai s’est incrusté dans la culture russe.
Les russes aimaient ces chapeaux de nomades. D’après des us et coutumes slaves, il était indécent d’apparaître en public sans coiffe. Ce malakhai était donc parfait pour couvrir toutes les chevelures.
Ou d’origine pomor ?
Une autre version de l’histoire, évoque le chapeau des Pomors russes. C’était un cylindre de hauteur moyenne recouvert d’une peau de phoque. De longues oreilles, également en fourrure de phoque, étaient cousues sur les côtés de ce « cylindre ». C’est grâce à ces chapeaux imperméables et coupe-vent, les longues oreilles enroulées autour du cou et du menton, que les pêcheurs se sont rendus à la mer Blanche (au nord-ouest de la Russie).
Il est à noter que l’apparence du malakhai mongol et du bonnet Pomor ne correspond pas aux oreillettes de la chapka actuelle.
Le triukh
Il existait aussi un chapeau très populaire : le triukh. Ce nom vient des mots russes « tri oukha » (« trois oreilles »). Il se composait d’un bonnet rond et de trois oreillettes en fourrure qui cachaient les oreilles, la nuque et le front. Rappelant fortement le malakhai, il était tenu en haute estime par les cochers. C’était important d’être maintenu au chaud et parfaitement isolé des gelées violentes.
Ces chapkas sont connues en Russie depuis le XVIIe siècle et même les tsarines avaient des triukhs richement décorés dans leurs armoires. On les retrouve aussi chez les paysans russes au XIXe et au début du XXe siècle.
La chapka moderne
Presque immédiatement après la fin de la guerre civile à Petrograd, la mode de la chapka a commencé. Quasiment identique à la chapka moderne, à la seule différence qu’elle est en cuir avec une bordure en astrakan. Dans les années 1940, elle est devenue la principale coiffe d’hiver de l’armée et le reste encore aujourd’hui. Les oreillettes étaient généralement attachées ensemble en haut, tandis que le front était décoré de l’étoile rouge et le tout en peau de mouton. Aujourd’hui, les chapkas sont en majorité en fourrure artificielle.
Malgré le fait que l’armée russe moderne soit récemment passée à une nouvelle forme de vêtement, certains corps d’armée n’ont pas abandonné la casquette à oreillettes avec bien sûr, quelques changements.
La chapka n’a plus besoin de publicité depuis longtemps. En Russie, elle fait autant partie de l’histoire que les bottes en feutre, le samovar, les poupées matriochka, les crêpes, la vodka ou la balalaïka et reste l’un des accessoires culte du peuple russe aux yeux de l’Occident.
Quelques anecdotes sur la chapka
En Russie, le port de l’ouchanka avec les pans rabattus sur les oreilles est considéré comme peu « viril » tant qu’il ne fait pas « vraiment froid » (à Moscou, on voit des porteurs d’ouchanka, oreilles à l’air, par -30 °C).
Il existe aussi l’image stéréotypée de l’éboueur russe le montrant avec son ouchanka dénouée, une oreille en l’air et l’autre rabattue vers le bas.
Les ouchankas pouvaient autrefois être faites de peau d’ours ou de castor. Elles sont aujourd’hui typiquement faites de fourrure de lapin ou de rat musqué. Les articles de luxe se trouvent en renard, martre ou fourrure de mouton de qualité. Les dirigeants soviétiques, les apparatchiks et les personnes appartenant à une élite (ou prétendant à une telle appartenance) portaient les chapkas en fourrure de faon de renne qu’on appelait les « pijik ».
Les modèles militaires soviétiques étaient en fourrure synthétique, que les Russes appellent par dérision « fourrure de poisson ».
Au cinéma, les personnages russes sont souvent coiffés d’une chapka, ajouté à cela un accent exagéré et vous obtenez le méchant idéal venu de l’Est.
Beaucoup de célébrités portent la chapka comme accessoire de mode. Certains créateurs ont d’ailleurs revisité ce classique de la tradition hivernale russe.
Conseil : Comment porter une chapka ?
Une vraie chapka en fourrure naturelle ne se porte qu’à partir de -15°. Au dessus, il est fort probable qu’elle vous tienne trop chaud. Privilégiez alors un bonnet traditionel en laine.
Comment conserver sa chapka ?
La durée de vie d’une chapka en fourrure dépend fortement du stockage.
Pour conserver votre chapeau en fourrure, le plus longtemps possible, il doit être nettoyé de la poussière, de la saleté, bien séchée de l’humidité, puis placée dans une armoire. N’oubliez pas que la fourrure naturelle est fortement affecté par les rayons du soleil. Ainsi, trop longtemps exposé au soleil, le chapeau perdra sa couleur naturelle, brûlera et la fourrure commencera à se dessécher. Par conséquence, ne séchez en aucun cas votre chapka au soleil.
L’endroit où vous rangerez le chapeau doit certainement être sec et un peu frais, avec accès à l’air. Étant donné que la fourrure doit respirer pour un bon stockage, ne mettez pas votre chapeau de fourrure dans des sacs en plastique ou des boites hérmetiques.
Rembourrez votre chapka de papier journal avant de la stocker pour l’été. De ce fait, elle gardera sa forme. Il est évident qu’il ne faut pas mettre quelque chose dessus, car les fourrures risquent de changer de forme. A partir de là, il sera très difficile de lui redonner son aspect naturel.
Comment distinguer une vraie chapka d’une fausse ?
Le prix
Premièrement, il est logique de respecter une règle simple : une vraie chapka pas chère n’existe pas même en Russie. Il faut compter un strict minimum de 5 000 RUB pour se procurer une authentique chapka.
Assurez-vous que la fourrure est naturelle, dont la toute première indication est le prix élevé par rapport à d’autres modèles similaires de chapeaux de fourrure bon marché.
La texture et le poid
Une fourrure naturelle est certainement lisse et très agréable, d’une douceur extrême. Imaginez que vous caressez votre chat préféré à poil long après un bon toilettage. À l’inverse, une fausse fourrure peut être rugueuse, collante quand elle est humide et électrise facilement.
En outre, une chapka naturelle a un certain poids. Si ce que vous vous apprêtez à acheter est trop léger, ce n’est pas bon signe.
Le test du feu
Demandez la permission d’arracher quelques poils et d’y mettre le feu. La vraie fourrure dégagera une odeur de cheveux brûlés, tandis que la fausse fourrure dégagera une odeur chimique piquante très similaire au plastique, et fondra également, formant quelque chose comme une boule à la pointe du feu.
Le test de l’aiguille
Les chapeaux d’hiver en fourrure naturelle sont très difficiles à percer avec une aiguille, car la peau des animaux est très résistante et dense. À l’inverse, la base des fourrures synthétiques est faite de tissu donc elle se perce facilement avec une aiguille.
Où se procurer une chapka en Russie ?
À Moscou
Aux abords des sites touristiques, il y aura toujours des vendeurs de chapka. Vous savez que les prix seront plus élevés et qu’il sera compliqué de trouver de la qualité. Vous avez également le marché aux puces d’Izmaïlovo. Là-bas, vous avez déjà plus de chance de succès, mais il va falloir quand même négocier.
Enfin, le magasin en ligne Kalyaev propose des produits intéressants. Ils ont des showrooms à travers la ville où vous pouvez essayer les différents modèls.
À Saint-Pétersbourg
Comme pour Moscou, les lieux touristiques vous proposeront de nombreux petits vendeurs. Autrement, le magasin Mekha Peterburga propose une gamme de chapka moderne pour femme.
Achat d’une chapka en fausse fourrure en ligne
Si vous êtes en Europe et que vous souhaitez privilégier une fausse fourrure, voici quelques options que nous avons trouvé en ligne. Cliquez sur l’image pour accéder au site.
Très utile quand il fait très frois