Au sortir de la guerre contre l’empire ottoman, en 1774, Catherine II de Russie, victorieuse, décida de faire construire le palais Petrovski non loin de Moscou, qui serait une ultime étape sur le chemin de Saint-Pétersbourg à Moscou.
Infos pratiques
Adresse
Leningradsky prospekt вл40с6, Moscou
Horaires 2022
Aucune horaire précis à cause du COVID
Tarifs 2022
Excursion sur rendez-vous uniquement
500 RUB en semaine
700 RUB le week-end
Site internet
Site officiel du palais Petrovski
Comment visiter le palais Petrovski ?
Via le tour officiel
Une visite guidée du palais Petrovski est organisée par le Musée de Moscou sur rendez-vous. Le programme dure environ une heure et demie et comprend une visite historique, une visite des salles d’apparat, une visite du dôme et de l’escalier Kazakovsky.
En louant une chambre d’hôtel
Vous pouvez simplement séjourer au palais Petrovsky. Le prix minimum pour une chambre standard est de 6 000 roubles. Pour une suite familiale de deux ou trois chambres, il faudra débourser environ 34 000 roubles par nuit.
Via une agence touristique
L’agence touristique russe « Magasin des voyages » vous propose régulièrement la visite du palais Petrovski en grand groupe. Il faudra compter 1600 RUB par personne et le guide sera russophone.
Le palais Petrovski au fil des siècles
De sa construction au séjour de Napoléon
Catherine II confia la réalisation de ce projet à l’architecte Matvey Kazakov. Les travaux de construction débutèrent en 1775 et s’achevèrent en 1779, la décoration intérieure fut achevée en 1783.
L’impératrice séjourna à deux reprises dans le palais Petrovski, en 1785 à son retour de Novgorod puis en 1787, en revenant de Crimée. Après le règne de Paul Ier, le palais Petrovski devint l’ultime étape des futures tsars avant leur couronnement. Ils y organisaient les festivités pour célébrer leur accès au trône.
En septembre 1812, Napoléon et la garde impériale s’enfuirent de Moscou ravagé par le feu et se réfugièrent aux abords du palais Petrovski. Celui-ci n’eut pas à souffrir de la présence des armées françaises et ce n’est qu’après leur départ que le palais Petrovski fut le théâtre de pillages conduits par les paysans russes.
Ici se dresse, entouré d’un parc ombragé,
Alexandre Pouchkine
le château Petrovsky, et la renommée
dans laquelle il a abondé si récemment
résonne fièrement dans ce sombre nom.
Napoléon, enivré
de sa récente fortune, a vainement attendu
que Moscou, docilement à genoux,
abandonne les anciennes clés du Kremlin :
mais non, mon Moscou n’a jamais trébuché
ni n’a rampé en tenue de suppliant.
Pas de festin, pas de cadeaux de bienvenue – avec le feu
le conquérant impatient a été humilié !
D’ici, profondément enfoncé dans un malheur pensif,
il contemplait la lueur menaçante.
Des rénovations au drame de Khodynka
En 1826, l’architecte Ivan Tamansky, nommé par le tsar, élabora un plan de restauration du palais conforme au projet original de Matvey Kazakov. Cependant, Tamansky prévoyait de modifier considérablement la décoration intérieure : les stucs de la salle ronde par des peintures en grisaille et les antichambres seraient décorées avec des armures.
En 1830, le palais servit d’hôpital lors de l’épidémie de choléra. La reconstruction du palais débuta sous le règne de Nicolas 1er (1836-1837) et devint alors une résidence de campagne de la famille impériale. Plus tard, en prévision du couronnement d’Alexandre II, un grand pavillon royal entouré de galeries fut construit à proximité du palais.
Au nord-est du palais, il y eut pendant longtemps une forêt de conifères et au sud-ouest le champ de Khodynka ; ce n’est qu’en 1827 qu’un parc fut aménagé autour du palais, devenu un lieu de promenade populaire. En mai 1896, lors du couronnement de Nicolas II, le champ de Khodynka fut le théâtre d’un tragique accident : un mouvement de panique se déclencha lors de la distribution de cadeaux de fête à la population, causant la mort de 1 379 personnes et plus de 900 blessés !
Hôpital, caserne, bureaux …
Pendant la Première Guerre mondiale, le palais Petrovski abrita un hôpital. Pour faciliter le transport des blessés, des rails de tramway furent installés dans la cour.
À partir de la Révolution bolchevique, le palais devint une propriété d’Etat et il abrita tour à tour des gardes rouges et servit d’entrepôts, provoquant des dommages considérables. En juillet 1920, à l’instigation d’Anatoli Lunacharski, commissaire du peuple à l’éducation, l’armée de l’air obtint la gestion de cet ensemble.
En 1923, l’Académie militaire de l’aviation « N. E. Zhukovskyi » s’installa dans le palais dont l’un des diplômés fut par la suite Yuri Gagarine. Le palais de l’aviation rouge y fut également créé. Le bâtiment principal du palais abritait une cantine ainsi que des bureaux administratifs et une bibliothèque, l’aile gauche servit à l’installation d’une imprimerie et l’aile droite fut transformée en laboratoire. Si les salles principales du rez-de-chaussée conservèrent partiellement leur style architectural, les autres salles furent complètement réaménagées. À l’automne 1941, le bâtiment abrita l’état-major de l’aviation et de la défense antiaérienne.
Le palais Petrovki de nos jours
Depuis 1997, le palais revient à la ville de Moscou. L’année suivante, à l’initiative de Iouri Loujkov, le maire de Moscou, le palais retrouva son nom original, le « palais Petrovsky », et d’importants travaux de restauration furent entrepris. Ils durèrent dix ans. En raison des nombreuses transformations, seuls quelques fragments historiques ont survécu : la décoration de la salle ronde et des quatre salles de réception, l’escalier principal et quelques meubles.
Depuis 2011, un complexe hôtelier occupe le premier étage et les ailes du palais, tandis que le rez-de-chaussée abrite un musée. Situé aux abords de la ville de Moscou, près de la station de métro Dynamo, le palais Petrovski accueille les réceptions officielles de la mairie de Moscou.
Architecture du palais Petrovski
L’architecte Matvey Kazakov, choisi par Catherine II pour construire le palais, n’avait jamais voyagé hors de Russie ni visité Saint-Pétersbourg. Il imagina et créa un ensemble architectural unique inspiré du style néo-gothique et de l’architecture russe médiévale que l’on retrouve dans les motifs d’ornementation en calcaire sur les murs en briques rouges.
Le grand dôme orné de stuc chatoyant surplombait la rotonde. Les pignons et les lucarnes clairement marqués créaient une image fragmentée. Les fenêtres à tambour de la salle ronde centrale, inspirées des églises gothiques européennes, diffusent la lumière et donnent à l’ensemble de la pièce une certaine légèreté. Autour du hall principal, se trouvaient quatre grands vestibules destinés aux cérémonies.
Le plan du palais comprenait également des ailes flanquées de tourelles s’étendant de la façade principale à la porte d’entrée. Les tours dentelées qui ornent les bâtiments de service et la clôture de la cour arrière rappellent à la fois un bâtiment fortifié et un manoir de boyards du XVIIe siècle. Bien que le palais soit principalement de style néo-gothique, typique des demeures campagnardes de l’époque, sa conception intérieure et extérieure fut fortement influencée par le style baroque. L’architecte Matvey Kazakov ajouta une tour hexagonale dans le parc attenant, rappelant un minaret. Cet éclectisme stylistique anticipait largement le développement de l’architecture russe de la fin du XIXe siècle.
Les plans de construction ont montré la participation d’artistes étrangers, notamment le sculpteur autrichien Johann Just, qui s’occupa des travaux décoratifs extérieurs et intérieurs les plus complexes, à la demande de Matvey Kazakov. Johann Just fut responsable de la conception de la salle ronde, des chapiteaux corinthiens, des guirlandes et de quelques autres éléments décoratifs. Il termina les travaux de décoration extérieure en octobre 1778.
Des recherches récentes menées par des restaurateurs ont mis en évidence la décoration originelle :
- le dôme était recouvert d’étain blanc, des tuiles rouges furent utilisées pour les toits ;
- la toiture située au-dessus des escaliers du hall principal fut peinte en vermillon ainsi que les guirlandes et les corniches ;
- les corniches situées entre les étages, les rebords et les pinacles ont été peints en rose jaunâtre, les colonnes et demi-colonnes en rose foncé ;
- les murs des avant-cours, la coupole de la salle ronde et l’escalier principal étaient décorés de stucs ;
- les portraits en plâtre des princes russes, de Rurik à Vladimir, qui ornaient les murs des salles étaient particulièrement remarquables, évoquant les campagnes victorieuses des princes russes à Byzance ;
- enfin, les éléments du décor du palais symbolisaient la richesse, l’abondance, la monumentalité, l’indestructibilité et la grandeur de l’État. Des cornes d’abondance entrecroisées décoraient les fenêtres de la façade principale du palais.
Ci-dessous une série de photo des intérieurs par Roman Alekseev, photographe spécialisé en immobilier.