Palais de Catherine

Le palais de Catherine de Tsarskoïe Selo, dans le village de Pouchkine, est un musée et un complexe de palais et de parcs. Fondé en 1717, sous le règne de Catherine Ier, il a appartenu dans les années qui ont suivi aux impératrices Elizabeth Petrovna et Catherine II. En 1752 le Grand Palais a été reconstruit selon les plans de l’architecte Rastrelli dans un style baroque. C’est cet ensemble architectural qui est aujourd’hui visible sous sa forme restaurée. Le palais est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Cet article traite uniquement du palais de Catherine avec toutes ses salles. Pour avoir plus d’information sur le complexe de Tsarskoïe Selo avec son parc et le palais d’Alexandre, veuillez consulter les articles correspondant.

Estimation du temps de lecture : 48 minutes

Infos pratiques

Adresse
Sadovaya ulitsa 9, Pouchkine

Horaire
Ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00 sauf le mardi.
Parc ouvert de 7h à 23h

Tarifs
Palais de Catherine : 1200 RUB
Audioguide : 200 RUB avec caution de 1000 RUB
Billet remisé pour les retraités, les étudiants, le vétérans, les invalides et autres.

Site internet
Site officiel de Tsarskoïe Selo

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Histoire du palais de Catherine

L’exposition du Palais de Catherine (connu jusqu’en 1910 sous le nom de Grand Palais de Tsarskoe Selo) couvre les 300 ans d’histoire de cet édifice exceptionnel et présente le travail des architectes qui ont participé à sa construction et à sa décoration aux XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que les réalisations des restaurateurs qui ont redonné vie au palais après la Seconde Guerre mondiale. Sur les 58 salles détruites pendant les années de guerre, 32 ont été recréées.

En 1717, alors que Saint-Pétersbourg était en cours de création sur les rives de la Neva, l’architecte Johann Friedrich Braunstein a commencé à superviser la construction de la première résidence royale en maçonnerie à Tsarskoïe Selo qui est entrée dans l’histoire comme « les chambres en pierre » de Catherine I. Le bâtiment s’est agrandit pendant le règne de l’impératrice Elizabeth (la fille de Pierre le Grand et de Catherine I). Le 10 mai 1752, l’impératrice Elisabeth signe un décret sur la reconstruction complète de l’ancien bâtiment et le 30 juillet 1756, Bartolomeo Francesco Rastrelli présente déjà sa nouvelle création à sa maîtresse couronnée et aux ambassadeurs étrangers.

Dans les années 1770, la nouvelle maîtresse de la résidence l’impératrice Catherine II, était fascinée par l’art du monde antique et voulait que ses appartements soient finis selon les goûts actuels. Elle confia cette tâche à l’architecte écossais Charles Cameron (1743-1812), spécialiste de l’architecture ancienne qui créa dans l’aile Zubov et dans la partie nord du palais, des intérieurs dotés d’une décoration austère et des finitions particulièrement soignées.

Le dernier ajout aux salles d’État du palais a été l’escalier principal changé en 1860-63 par Ippolito Monighetti (1819-1878) pour un nouveau style « Second Rococo ».

Quoi voir dans le palais de Catherine ?

Le palais de Catherine et son parc sont de loin des incontournables de Saint-Pétersbourg largement pris d’assaut en haute saison. La splendide architecture rococo, l’immense parc et les joyaux que le palais renferme ne laisseront personne insensible. D’ailleurs la chambre d’ambre est considérée comme une énième merveille du monde. Elle fut restaurée à l’identique en 2003 pour un montant estimé à 500 millions de dollars. L’originale aurait été volée par les nazis pendant la guerre et transporté par bateau à travers la mer baltique. Depuis 75 ans, on essaye de localiser l’épave contenant le trésor, en vain.

Le grand hall qui est une salle de réception de plus de 800m² est également une pièce unique à l’image de la galerie des glaces de Versailles. À ne pas manquer !

Comment profiter pleinement de Tsarskoïe Selo ?

Le palais de Catherine est le palais le plus visité de Russie avec celui de Peterhof. Des millions de personnes le visitent chaque année avec une concentration énorme en été, pendant la haute saison. Par conséquent, il n’est pas rare d’avoir 3 heures de file d’attente !

Afin de profiter pleinement du lieu, arrivez tôt voire très tôt avec vos billets déjà achetés en ligne. De cette manière, vous pourrez économiser le temps passé dans la file d’attente et profiter du parc pendant la journée.

Acheter ses billets pour le palais de Catherine

Sur place, l’attente en été est irréaliste. Il est donc fortement conseillé d’essayer d’acheter ses billets en ligne ou via une agence. Par ailleurs, il est important de savoir qu’une fois les billets achetés, vous avez 1 heure pour entrer dans le palais.

En ligne sur le site officiel, vous obtiendrez une contremarque échangeable contre un billet.

Important à savoir

En ligne, vous ne pouvez acheter que 4 contremarques à la fois et il y en a 100 de disponible par jour. Elles sont disponibles 15 jours en avance (heure de Saint-Pétersbourg) et il n’est pas possible de les acheter le même jour que la visite. Les contremarques s’échangent sur place à des heures précises, généralement de 12 h à 14h. Par conséquence, soyez prêt !

Conseil pour ne rien louper

Concernant de la visite du palais de Catherine, les visiteurs sont rassemblés en petits groupes de 15 à 20 personnes accompagnés d’un guide. La visite dure environ 20 minutes ce qui est court. Par conséquent, il est peu probable que vous ayez le temps d’examiner simultanément les intérieurs, d’écouter le guide et de prendre des photos. Il ne vous est cependant pas interdit de vous éloigner de votre groupe.

Trois itinéraires

Compte tenu du très grand nombre de visiteurs au palais de Catherine, les touristes sont conduits par trois itinéraires guidés. Les deux premiers itinéraires incluent la visite du grand hall et de la célèbre chambre d’ambre mais quelques salles diffèrent (voir plan). L’itinéraire n° 3, ne vous permettra pas d’accéder à la chambre d’ambre néanmoins il donne accès à la chapelle et aux appartements.

En conclusion, prévoyez la journée pour profiter pleinement du lieu et ne pas courir. Planifiez cette journée en avance, repérez les lieux via notre carte et faites appel à un guide si vous souhaitez en savoir plus et ne pas vous prendre la tête.

Plan du palais de Catherine

Le palais de Catherine à Tsarskoïe Selo a été gravement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, les intérieurs ont été pillés et le bâtiment a brûlé. La dernière restauration à grande échelle a été achevée en 2015.

plan palais catherine

Toutes les pièces du palais de Catherine

Maintenant que vous savez comment bien profiter de ce trésor, découvrons ce qu’il renferme.

L’escalier d’honneur

palais catherine

Sous le règne de Catherine II, l’escalier principal construit dans les années 1750 par Bartolomo Francesco Rastrelli fut supprimé et Charles Cameron à la place construisit un nouvel escalier en acajou au centre du palais. En 1860-63, l’escalier a été reconstruit en marbre et décoré de balustrades sculptées et de vases par l’architecte Ippolito Monighetti.

La cage d’escalier occupe toute la hauteur et la largeur du palais et est éclairée par trois niveaux de fenêtres à l’est et à l’ouest. Suite à la perte d’une partie de la collection pendant la seconde guerre mondiale, les paliers supérieurs de l’escalier ont été ornés de sculptures en marbre restaurées du sommeil et du réveil de Cupidon, qui ont été sculptées par Victor Brodzsky en 1860 sur ordre de l’impératrice Maria Feodorovna, l’épouse d’Alexandre II.

Le plafond de l’escalier était anciennement décoré de trois peintures qui ont été détruites lorsque le toit s’est effondré pendant la guerre. Pour recréer l’apparence de la cage d’escalier, des toiles de Carlo Maratta et Pietro Liberi ont été sélectionnées pour correspondre aux compositions précédentes tant par leur style que par leur taille.

Les halls d’exposition (1 & 2)

Anciennement garde-manger, deux halls du Palais de Catherine situées à proximité du palier de l’escalier principal, sont désormais utilisées à des fins d’exposition.

Le premier hallprésente l’un des éléments décoratifs uniques du milieu du XIXe siècle qui a survécu à la guerre – un fragment de corniche de la Grande Salle du palais.

Lorsqu’une rénovation complète du bâtiment a été effectuée dans les années 1820 à la suite d’un incendie, les plafonds ont été remaniés. La corniche a été recréée dans le style du décor baroque de l’intérieur de Rastrelli qui sera embellit dans les années 60 par Andrei Stakenschneider. La corniche a existé sous cette forme jusqu’en 1941 puis a été enlevée. Les fragments survivants sont maintenant exposés dans la salle d’exposition.

Au centre du hall, vous pouvez voir un modèle unique du Grand Palais de Tsarskoïe Selo qui a été créé en 1744 et qui reflète l’une des étapes importantes de l’histoire de sa construction. En 1743, Savva Tchevakinsky et son assistant Andrei Kvasov réalisent une maquette en bois et des dessins sur papier pour un projet de rénovation du Parlais. Elle a survécu jusqu’à nos jours et nous donne une idée de l’aspect extérieur de l’édifice avant 1748.

Les stands d’information dans la deuxième salle présentent les principales étapes de la construction du palais de Catherine, la décoration de ses intérieurs et la création des parcs et pavillons selon les souhaits des hauts propriétaires de Tsarskoïe Selo au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

La grande salle (3)

La Grande Salle ou Galerie Lumineuse, comme elle était appelée au XVIIIe siècle, est la plus grande salle d’état du palais, destinée à accueillir des réceptions et des célébrations officielles.

La salle est illuminée par les reflets des dorures pendant les journées d’été et éclairée de presque 700 bougies le soir. La somptueuse décoration baroque donne l’illusion d’un espace sans limites : l’alternance de grandes fenêtres et de miroirs agrandit visuellement le hall, tandis que l’image au plafond prolonge l’espace vers le haut.

La sculpture et l’ornementation qui recouvrent les murs de la Grande Salle en un seul motif continu ont été réalisées par 130 sculpteurs à partir d’esquisses de Rastrelli faisant apparaitre des figures.

La peinture originale du plafond a été réalisée en 1752-54 à partir d’une esquisse de Giuseppe Valeriani (1708-1762), et comprend trois compositions distinctes : une allégorie de la Russie, une allégorie de la paix et une allégorie de la victoire.

palais catherine grande salle

Dans les années 1790, la déformation du plafond a entraîné le déplacement du tableau de Valeriani vers les réserves du palais. Après avoir été remplacée, elle a été redécouverte puis restaurée après la guerre sous sa forme originale grâce à des croquis faits à l’époque.

Les antichambres (4, 5 & 6)

Ces 5 salles étaient situées avant la Grande Salle et étaient destinées à servir de lieux d’attente pour les audiences et les apparitions publiques de l’impératrice. Il n’en reste aujourd’hui que 3.

Les antichambres étaient éclairées par des fenêtres des deux côtés et décorées dans un style baroque avec des toiles peintes et des sculptures de bois doré. Les peintures des plafonds ont des sujets de la mythologie antique : Le triomphe de Bacchus et le mont Olympe, reconstitué à partir d’une photographie après la guerre. La troisième antichambre, connue à l’époque sous le nom de salle de billard, a été achevée d’une manière différente et aborde des colonnes cannelées et des cheminées en marbre. Sa vue impressionnante donne sur les appartements dorés du palais, on l’appelle « l’Enfilade d’or ».

Les travaux de restauration dans les antichambres ont commencé à la fin des années 1990. La peinture et le parquet ont été recréés ; la sculpture sur bois a été restaurée, réapprovisionnée et dorée. Aujourd’hui, les Antichambres ont retrouvé leur splendeur d’antan et ont pris une place de choix parmi les salles d’apparat de l’Enfilade dorée.

Les visiteurs arrivant à Tsarskoïe Selo au milieu du XVIIIe siècle, sous le règne d’Elizabeth Petrovna, se retrouvent d’abord dans les antichambres attenantes à l’escalier principal de l’aile sud du palais de Catherine. Ces salles étaient situées avant la Grande Salle et étaient destinées à servir de lieux d’attente pour les audiences et les apparitions publiques de l’impératrice. La reconstruction plus tard dans le siècle a transformé deux des antichambres en salles Arabesque et Lyonnaise, ne laissant que trois des cinq salles originales.

La salle arabesque (7)

L’Arabesque est l’une des plus belles salles de gala créée par Charles Cameron.

Les chambres ont beaucoup souffert pendant la Seconde Guerre mondiale. Reconstruites pour une école de la marine au début des années 1950, elles ont ensuite accueilli une maison de repos et une école d’art, puis ont retrouvé leur disposition historique après la fin de leur reconstruction en 2005 faite grâce à des photographies.

Cette pièce fait face à la cour principale et le premier bal y a eu lieu le 20 mai 1783, un an avant la fin de sa construction.

palais catherine arabesque

Charles Cameron embellit la salle avec des pilastres, des miroirs ovales encadrés, et des panneaux verticaux rectangulaires avec des ornements grotesques peints de style néoclassique, alors appelés arabesques (d’où le nom). Comme il y avait deux niveaux de fenêtres, Cameron a créé une composition à deux niveaux, avec des médaillons peints représentant des figures allégoriques en habits anciens dans le niveau supérieur séparé du niveau inférieur par la large bande de frise dorée. La pièce centrale du mur est une cheminée en marbre blanc italien.

Les peintures du plafond sont basées sur le thème de la louange aux vertus humaines. Les médaillons du plafond placés en cercle représentent de nombreuses allégories tandis que le médaillon central ressemble au mythe bien connu du Jugement de Paris, avec les trois déesses peintes comme des allégories de la beauté, de la modestie et de la patience.

La rénovation de l’Arabesque a été rendue possible grâce aux fragments qui ont survécu, comme les quatre inserts peints du plafond, les sept appliques à trois bougies en bronze, la cheminée en marbre blanc, les deux cadres de miroir ovales, la table console sous le miroir et les fragments d’ornements modelés et sculptés.

La salle Lyons (8)

Créée Charles Cameron, cette salle d’apparat est décorée de lapis-lazuli et tire son nom de son revêtement mural en soie de l’usine de tissage lyonnais Lamy et Giraud, aujourd’hui Manufacture Prelle.

De nouveaux meubles y ont été ajoutés dans la deuxième moitié du XIXe siècle, notamment des miroirs au-dessus des cheminées, flanqués de cupidons en marbre blanc, et des appliques en lapis-lazuli sur les murs. La salle a été remplie de tables, de jardinières, de cache-pots, d’écrans, de caissons et de bureaux ainsi que d’un magnifique lustre pour 84 bougies en lapis-lazuli et en bronze doré, qui a magnifiquement complété l’exquis décor du plafond.

Nous pouvons distinguer sur le mobilier en bronze doré et en lapis-lazuli le monogramme de l’impératrice Marie-Alexandrovna, épouse d’Alexandre II, pour qui ces pièces ont été spécialement commandées en 1856.

Cette pièce a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et malgré les objets sauvés dont font partie deux tableaux importants : la mort de Raphaël de Felice Schiavoni et La sibylle de Libye de Giovanni Francesco Barbieri, de nombreux ont été pillés, notamment le parquet, retrouvé ensuite à Berlin puis retourné en 47. Après un premier projet en 1983, c’est en 2005 que la salle sera reconstituée permettant la restauration de trois portails en lapis-lazuli encadrant les portes de la salle. EN 2018 est lancé un projet de financement en collaboration avec l’entreprise française ENGIE afin de terminer la restauration des plafonds ornés, des mosaïques de lapis-lazuli et des rideaux de soie lyonnais aux murs.

La reconstruction de la salle Lyons n’est pas encore terminée à ce jour. Le parquet, la cheminée, les miroirs en lapis-lazuli ainsi que les panneaux de trois portes d’entrée incrustés de nacre restent à faire.

La salle à manger du chevalier (9)

La première pièce au-delà du Grand Hall est la salle à manger du Chevalier rendue spacieuse et lumineuse grâce à un système de miroirs et de fausses fenêtres. Son intérieur est typique du baroque, dominé par des ornements sculptés et dorés de fleurs et de coquillages stylisés.

Après que la sculpture ait été argentée lors de la rénovation dans les années 1860, la salle est devenue connue sous le nom de « Silver Dining Room ». Elle a conservé cette apparence jusqu’à la guerre. Lors de la restauration d’après-guerre, la salle a retrouvé la décoration dorée qui lui avait été destinée par l’architecte de la cour de l’impératrice Élisabeth.

La salle à manger du Chevalier est ornée d’un poêle en faïence à plusieurs niveaux avec une peinture au cobalt, des colonnes et des niches. Une peinture de plafond d’Alexandre le Grand et de la famille du roi Darius de Perse a été installée dans la salle à manger au milieu du XIXe siècle. Lorsque le décor de la salle a été recréé après la guerre, un autre tableau a été placé au centre du plafond, une œuvre d’un artiste russe inconnu du milieu du XVIIIe siècle inspirée par l’ancien mythe du dieu-soleil Hélios et d’Eos, la déesse de l’aube.

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Sur les tables de la salle à manger du Chevalier, les insignes et les écharpes des ordres de chevalerie russes ornent les célèbres « services de l’ordre ». Ils ont été fabriqués entre 1777 et 1785 dans la manufacture de porcelaine privée créée par Francis Gardner à Verbliki, près de Moscou.

Dans les années 1780, lorsque la maîtresse du palais de Catherine II de l’époque s’était installée dans les nouveaux appartements créés par Charles Cameron, la salle à manger du Chevalier était utilisée pour de petites réunions le soir et pour les occasionnels « bals miniatures ».

La salle à manger blanche (10)

La salle à manger blanche de Rastrelli était autrefois destinée aux grands banquets et aux repas du soir de l’impératrice en petite compagnie. Les murs de cette salle étaient tapissés de damas blanc qui, combiné aux sculptures dorées, donnait à l’intérieur une élégance particulière. Aujourd’hui, les murs sont ornés de natures mortes de Johann Friedrich Grooth et le plafond d’une peinture du Triomphe d’Apollon.

salle à manger blanche

Le mobilier est composé de tables et de chaises consoles dorées, dont certaines sont authentiques, d’autres recréées à l’imitation de prototypes du milieu du XVIIIe siècle. Au centre de la pièce se trouve une table ovale sur laquelle est posé un service en porcelaine de Meissen en Allemagne. La même usine qui a créé les vases à parfum décoratifs qui se trouvaient sur les tables entre les fenêtres. Ils sont connus sous le nom de « boule de neige » en raison des fleurs qui les décorent.

Conformément à la tradition du XVIIIe siècle, la table est recouverte de nappes décorées d’une composition de porcelaine qui ressemble au pavillon du Grand Caprice dans le parc de Tsarskoïe Selo. Cet objet, créé à la fin des années 1760 à la Manufacture impériale de porcelaine (fondée en 1744), témoigne des hautes réalisations techniques de la Russie dans le domaine de la céramique.

Salles des pilastres vert et cramoisi (11 & 12)

Lors de la décoration des salles du Grand Palais de Tsarskoïe Selo (le Palais de Catherine), Rastrelli s’est efforcé de rendre les intérieurs aussi variés que possible. Pour la finition des salles voisines des Pilastres pourpre et vert, l’architecte a utilisé des matériaux originaux pour l’époque : sur les murs tapissés de damas blanc, il a placé des pilastres contenant du verre clair soutenus par une feuille métallique rouge ou verte, d’où le nom des deux salles.

Dans la salle des pilastres pourpres, l’attention des visiteurs est attirée par le poêle dont les carreaux sont décorés de petites scènes mettant en scène des personnages en costume du XVIIIe siècle et par la peinture du plafond de La Clémence d’Alexandre le Grand. Au centre de la pièce, se trouve une table à cartes avec un plateau incrusté de nacre et de figures en ivoire sculpté. La pièce contient également un secrétaire fabriqué par le maître artisan allemand Abraham Roentgen.

Sous Catherine II, la salle des pilastres verts servait de garde-manger. Lors de la restauration de la salle après sa destruction pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été décidé de ne pas recréer la cloison et de redonner à la salle l’apparence conçue par Rastrelli. Le plafond de cette salle est aujourd’hui occupé par une composition de l’artiste Valery Lednev reprenant le thème de l’ancien plafond du XVIIIe siècle.

Salle des portraits (13)

La salle des portraits a été utilisée au début pour exposer des représentations formelles des souverains russes. Recrée à partir de photographies après la guerre, les murs sont aujourd’hui tapissés de damas blanche à motifs encadrés de sculptures dorées. Des portraits de Catherine Ier, de l’impératrice Élisabeth ainsi que deux portraits de Natalia Alexéévna (la sœur de Pierre le Grand) et de Catherine II y sont exposés. Le plafond de la salle du portrait est le tableau représentant Mercure et Gloire, peint par Giovanni Scaiario.

Pour donner une impression de la présence de l’impératrice Elizabeth Petrovna, la salle a récemment abrité une sculpture en papier de l’impératrice dans sa tenue de cour officielle pour l’exposition marquant le 300e anniversaire de naissance d’Elizabeth en décembre 2009.

catherine II

La chambre d’ambre (14)

De la salle du portrait, vous pouvez accéder à la chambre d’ambre, le joyau du palais de Catherine et un spectacle qui a été appelé à juste titre l’une des merveilles du monde.

C’est Frédéric Guillaume Ier qui a offert à l’empereur Pierre le Grand la salle d’ambre. Pierre écrivit à l’époque à l’impératrice Catherine : « Le Roi m’a fait le cadeau élégant d’un yacht finement décoré à Potsdam et de la chambre d’ambre que je désire depuis longtemps ».  

Elle aurait été livrée à Saint-Pétersbourg dans dix-huit caisses et peu après son accession, sa fille, l’impératrice Élisabeth, a trouvé une utilisation au précieux cadeau de Berlin dans le troisième palais d’hiver. La chambre d’ambre assemblée en 1746 commença à servir de cadre à des réceptions officielles, bien que la reconstruction en cours du palais d’hiver ait conduit à le déplacer plus d’une fois d’un endroit à l’autre. En juillet 1755, Elizabeth ordonne à Rastrelli de créer une nouvelle chambre d’ambre dans le grand palais de Tsarskoïe Selo. C’est ainsi que la « huitième merveille du monde » fut fondée.

Chambre ambre

Là où il n’y avait pas assez d’ambre, des zones des murs ont été recouvertes de toile et peintes à l’imitation de la pierre par l’artiste Ivan Belsky. Ces parties ont été remplacées en 1763 sur demande de l’impératrice Catherine II par des panneaux d’ambre nouvellement fabriqués. La chambre d’ambre avait alors acquis son aspect final.

Le décor ambré était disposé en deux niveaux sur trois murs. Le niveau principal représentait des allégories des sens conçues par Giuseppe Zocchi : La vue, le goût, l’ouïe, le toucher et l’odorat. Les espaces entre les panneaux étaient remplis de hauts pilastres en miroir.

La pièce était en outre ornée de commodes en marqueterie fabriquées en Russie et de porcelaine chinoise ainsi que de l’une des plus importantes collections européennes d’articles en ambre du XVIIe et XVIIIe siècles.

Pendant l’invasion nazie en juin 1941, les panneaux d’ambre n’ont pas pu être évacué à cause de leur fragilité. Ils ont donc été conservés in situ. Mais les unités allemandes les ont retirés et envoyés à Königsberg. En 1944, alors que les Allemands battaient en retraite, les panneaux furent à nouveau démontés et envoyés vers une destination inconnue. À partir de ce moment, la trace de la chambre d’ambre est perdue. Jusqu’à présent, toutes les recherches ont été infructueuses.

En juillet 1979, le Conseil des ministres de la République socialiste fédérale soviétique de Russie a pris la décision de recréer les panneaux d’ambre. Les travaux ont commencé en 1983 et se sont terminés 24 ans plus tard à l’occasion du 300e anniversaire de la fondation de Saint-Pétersbourg, la légendaire chambre d’ambre restaurée a reçu ses premiers visiteurs.

La galerie des tableaux (15)

palais catherine tableau

La galerie des tableaux tire son nom de son décor original et distinctif – des toiles peintes en tapisserie, créées selon les dessins de Rastrelli dans les années 1750. Cette pièce s’étend sur toute la largeur du bâtiment et a une surface au sol d’environ 180 mètres carrés. Au XVIIIe siècle, elle était utilisée pour les réceptions diplomatiques, les repas et les soirées musicales. La collection de peintures exposés fut en majeure partie recueillie par l’artiste Georg Grooth sur ordre de l’impératrice Élisabeth. Toutes les œuvres sont séparées les unes des autres par d’étroits filets dorés, les tableaux se fondent en une seule « tapisserie » colorée.

La peinture du plafond représente le mont Olympe, c’est une copie d’après-guerre de l’œuvre au-dessus de l’escalier du Jourdain dans le palais d’hiver qui a été peinte par Gasparo Diziani.

Cette pièce se distingue de toutes les autres salles d’État grâce à ses portes sculptées en forme de portail. Les ouvertures sont flanquées de cariatides dorées, tandis qu’au centre du dessus-de-porte se trouve une représentation de Minerve allongée sur un miroir apporté par Cupidon.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, 114 sur 130 tableaux ont été sauvés par évacuation. Après remplacement des seize tableaux manquants, la galerie des tableaux fut restaurée sur la base de photographies. Elle a pu être présentée aux visiteurs en 1967.

La petite salle à manger blanche (16)

La petite salle à manger blanche était la première pièce des appartements personnels de l’impératrice Élisabeth et, après elle, de Catherine II, qui les a à son tour transmis à son petit-fils préféré, le futur empereur Alexandre Ier.

La salle à manger a été décorée selon les dessins de Rastrelli en 1752-56 : les murs étaient revêtus de damas blanc dans des cadres sculptés et dorés. L’intérieur comprenait également un poêle avec des carreaux « Hamburg », des miroirs dans des cadres sculptés et dorés et un parquet à motifs, éléments traditionnels du décor baroque. Après l’incendie de 1820, la décoration de la salle à manger a été restaurée sous la direction de l’architecte Vasily Stasov. Le plafond moulé et peint fut ajouté dans les années 1850.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, cet intérieur a complètement disparu. Aujourd’hui, il a été entièrement restauré. Elle contient en revanche des objets authentiques qui ont été sauvés par l’évacuation : des vues du palais et du parc de Friedrich Hartmann Barisien, trois paysages représentant le parc du palais et une toile montrant la galerie Cameron. On notera également les fauteuils sculptés et dorés fabriqués en Russie au milieu du XVIIIe siècle et un bureau en marqueterie réalisé dans les années 1770. Ce bureau, commandé par Catherine II elle-même, a sa façade décorée et possède une vue directement sur le Kremlin de Moscou.

Salon chinois d’Alexandre Ier (17)

Le salon chinois, créé sur les plans de l’architecte Rastrelli en 1752-56, appartenait aux appartements impériaux privés. Il se distingue des autres pièces de l’Enfilade d’or par la soie qui tapisse les murs et qui est peinte à l’aquarelle à la chinoise. Le reste du décor suivait le style général des salles d’état : une peinture au plafond, des dessus-de-porte sculptés et dorés conçus par le sculpteur Duncker, des miroirs entre les fenêtres, des poêles avec des carreaux « Hamburg » et un parquet à motifs.

Après l’incendie de 1820, le décor original a été recréé par Vassily Stasov sur ordre d’Alexandre Ier : les murs ont été regarnis de soie peinte à neuf, la sculpture sur bois dorée a été restaurée et l’artiste Fiodor Briullov (1793-1869) a réalisé une nouvelle peinture de plafond : Zéphyr et Flore.

Après la Seconde Guerre mondiale en revanche, la soie chinoise perdue a été remplacée par du damas blanc, tandis que la peinture du plafond a été remplacée par une copie de Vénus désarmante de François Boucher. Les nombreux portraits impériaux sauvés ont été réinstallées et de la porcelaine chinoise a été installée sur les tables et commodes. Un des objets uniques dans cette salle est une commode provenant des réserves du palais, incrustée d’ornements métalliques. Selon toute probabilité, ce meuble a été fabriqué à Augsbourg dans les années 1740, bien avant la décoration du Grand Palais.

Le garde-manger (18)

Le garde-manger faisait partie jusqu’en 1761 de la loge de l’impératrice Elisabeth. Au milieu des années 1800, la pièce fut divisée par une cloison de damas blanc, derrière laquelle un garde-manger des domestiques était aménagé lors des dîners.

L’intérieur actuel du garde-manger a été entièrement restauré après les destructions de la guerre. Les murs sont revêtus de tissu blanc dans des cadres sculptés et dorés. Les portes sont ornées de dessus-de-porte dorés avec de fantastiques sculptures baroques. Sur le mur entre les fenêtres se trouve un miroir dans un cadre sculpté doré avec deux chandeliers. Au plafond, se trouve un tableau du célèbre artiste italien Pietro da Cortona (1596-1669).

Le mobilier du garde-manger date du XVIIIe siècle : on y trouve des fauteuils baroques fabriqués par des artisans russes ; une commode en marqueterie française et des tables en forme de haricot fabriquées dans les ateliers de Saint-Pétersbourg. Cette pièce contient également deux natures mortes d’Europe occidentale du XVIIIe siècle et deux compositions d’animaux de l’artiste Johann Friedrich Grooth.

La salle avant l’escalier en fonte (19)

En 1768, ce qui avait été la loge de l’impératrice Élisabeth fut divisé en deux parties, l’une avec deux fenêtres donnant sur le terrain de parade, l’autre avec une seule. Dans les années 1770, la taille de la plus petite pièce fut encore réduite par la construction d’un escalier intérieur en bois. En 1817, l’escalier en bois a été remplacé par un escalier en fonte, après quoi la « Salle avant l’escalier en fonte » a trouvé son nom.

Aujourd’hui, cet intérieur assez petit a été entièrement restauré : les murs sont tapissés de damas blanc dans des cadres sculptés et dorés ; une fausse fenêtre vitrée avec des miroirs est placée en face de la vraie, agrandissant visuellement l’espace.

Antichambre ovale (20)

L’Antichambre ovale fut créée en 1817. Elle a été connue sous différents noms, mais a toujours conservé le statut de pièce de service. Elle reliait l’appartement d’Alexandre Ier aux pièces de la suite principale qui étaient occupées à son époque par sa femme, l’impératrice Élisabeth Alexeïevna.

Cette pièce assez petite n’a pas de fenêtres. Ses murs sont presque entièrement occupés par quatre portes, dont deux à miroir. L’une d’elles mène à l’escalier en colimaçon en fonte qui reliait l’appartement de l’empereur à la pièce du dernier étage occupée par le valet personnel d’Alexandre.

Après l’incendie de 1820, la pièce a été recréée selon le même design.

Son décor est sobre mais éloquent : les murs sont revêtus de faux marbre d’une nuance de jaune pâle ; le plafond est décoré de peintures ornementales en grisaille ; le sol est recouvert d’un parquet à motifs de variétés de bois précieux. La pièce était éclairée par quatre appliques murales en bronze doré et contenait quatre petites chaises fabriquées dans l’atelier d’Heinrich Gambs à Saint-Pétersbourg. Une seule de ces chaises a survécu à la guerre, les lumières et le parquet ont été perdus et le marbre a été gravement endommagé. L’intérieur actuel de l’antichambre ovale est le résultat d’une restauration qui a été achevée en 1974.

Le passage voûté (21 & 22)

Créée en 1817 selon les plans de Stasov, le passage voûté, porte son nom en raison de la forme de son plafond.

Le décor original du passage a été endommagé par l’incendie de 1820 et recréé en 1821-22 par Blokhine et Brandukov. Le mobilier fut restauré Heinrich Gambs.

Actuellement, la salle du Passage contient une armoire de fabrication française, des chaises et des fauteuils fabriqués par des artisans russes ainsi que des candélabres et un vase portant une représentation de la bataille de Brienne.

Les intérieurs du palais de Catherine qui ont été restaurés après la destruction de la Seconde Guerre mondiale sont reliés aux zones non encore restaurées par le Petit Passage. Ce petit intérieur avec une seule fenêtre donnant sur le parc de Catherine fait partie de la salle de réception carélienne perdue d’Alexandre Ier que Vassily Stasov a créée en 1817.

Le petite Passage est constituée d’œuvres d’art appliqué russe et d’Europe occidentale du premier quart du XIXe siècle comprenant : une horloge en bronze doré et patiné de L’Adoration d’Homère, un buste en bronze de Jupiter et des chaises en peuplier produites par l’atelier d’Andrei Tur dans les années 1820.

Au-delà du petit Passage se trouvent les anciens appartements de la mère d’Alexandre Ier, l’impératrice douairière Maria Fiodorovna. Le décor a péri dans un incendie pendant la Seconde Guerre mondiale et n’a pas encore été recréé. Ces pièces sont aujourd’hui utilisées pour exposer des objets de la collection historique du musée.

Bureau d’Alexandre Ier (23)

Le bureau d’Alexandre Ier a été créée pour l’empereur sur le projet de Stasov en 1817.

L’architecture de l’intérieur est soulignée par la simplicité de la décoration. L’entrée en niche semi-circulaire est séparée de l’espace principal de la salle par deux colonnes. Une disposition similaire a été utilisé sur le mur opposé où deux colonnes flanquent la cheminée en marbre. Les murs du bureau sont revêtus de marbre artificiel rose clair.

Palais Catherine Cabinet alexandre

En 1821-22, Stasov a supervisé la restauration de l’étude après l’incendie. Les tableaux furent restaurés, tandis que de nouveaux meubles furent fabriqués en noyer persan.

Les graves dégâts infligés à la salle pendant la Seconde Guerre mondiale (le marbre et les peintures murales ont beaucoup souffert ; le parquet et presque tous les meubles ont été perdus) ont rendu nécessaires de nouveaux travaux de restauration. Finalement, en 1974, le Bureau d’Alexandre Ier a pu être à nouveau présenté aux visiteurs.

Aujourd’hui sur le bureau de l’empereur sont exposés des objets personnels fabriqués à partir de malachite de l’Oural dans le premier quart du XIXe siècle à la Lapidairerie Peterhof : un service d’écriture, une lampe de table, quelques presse-papiers, des candélabres et des vases décoratifs.

Le passage voûté donne accès à l’étude d’État (ou de marbre) du palais de Catherine qui a été créée pour l’empereur sur le projet de Stasov en 1817 et destinée à d’importants publics officiels.

La salle à manger verte (24)

La salle à manger verte marque le début des appartements privés dans la partie nord du palais remplaçant un jardin suspendu. L’un des murs de cette « salle en plein air » était la façade de l’église du palais et au lieu d’avoir un parquet élaboré, elle avait des parterres de fleurs baroques et son mobilier était constitué de bancs de pierre disposés à l’ombre d’arbres fruitiers. Avec le temps, cependant, le jardin devint une source d’humidité dans le palais et en 1773 on construisit à sa place « l’appartement de Leurs Altesses ». La décoration intérieure des nouvelles pièces fut réalisée en 1779 par Charles Cameron.

Palais catherine Salle verte

Les murs vert pâle de la salle à manger sont ornés de moulures blanches, dont les motifs proviennent de peintures murales d’anciennes villas. Les portes de la salle à manger verte sont décorées d’un ornement qui provient des peintures murales de l’Antiquité romaine. Cameron a aussi placé, au centre du mur nord de la salle, une cheminée en marbre avec des consoles en forme de têtes et de pattes de lions.

Le salon vert a été restauré, après l’incendie de 1820 déclaré dans l’église du palais, pour retrouver son aspect d’origine.

Après le passage de la seconde guerre mondiale, l’intérieur de la salle à manger verte a été refait et est aujourd’hui remeublé. Le service de table aux formes et aux couleurs élégantes qui y est présenté est orné des monogrammes des propriétaires.

Salle des serveurs (25)

Charles Cameron a divisé en deux la salle des serveurs avec une cloison transversale en faisant deux antichambres, dont l’une était dans la pénombre et menait à l’escalier.

L’intérieur de la salle des serveurs a beaucoup souffert lors de l’incendie de 1820, après quoi la décoration a été recréée. La salle est divisée symétriquement par des pilastres en bois peints à l’imitation du marbre et reliés par des arcs en plâtre. Le plafond de la pièce a été laissé blanc, à cause de la perte des prototypes de Cameron.

Dans les années 1840, Stasov supprima la cloison et les deux « antichambres » devinrent une salle lumineuse et spacieuse. Un parquet au motif géométrique a été ajouté et le parquet de l’une des « antichambres » a été réutilisé pour la partie centrale du plancher. A cause de l’incendie de 1863, le hall contient aujourd’hui un parquet créé au milieu des années 1860.

En 1855, un tableau de Pietro Liberi a été installé au centre du plafond de la salle des serveurs mais il a péri pendant la guerre. L’intérieur fut recréé après cela : les deux pilastres survivants ont servi de modèles pour les dix-huit autres, le parquet survivant a été restauré et en 1959, la salle a été ouverte aux visiteurs.

On y trouve aujourd’hui des tables à cartes en marqueterie de la fin du XVIIIe siècle, une commode de fabrication suédoise de la seconde moitié de ce siècle et des chaises en acajou. Les murs sont ornés de peintures : un paysage de montagne de Murillo, une vue de la colline du Palatinat, une chute d’eau à Tivoli et des ruines.

Salon bleu (26)

C’est la pièce la plus grande et la plus élégante que Cameron a créée. Cette salle est caractérisée par la richesse et la variété de son décor : les murs sont tapissés de soie avec des fleurs bleu pâle sur fond blanc et s’élèvent jusqu’à une frise dorée dans laquelle des vases alternent avec des médaillons ovales peints. Les deux cheminées en marbre de Carrare sont décorées de bas-reliefs et de cariatides. Sur le mur ouest, de grands miroirs sont disposés dans des cadres sculptés et dorés, couronnés de médaillons et de consoles dorées. Le parquet à motifs a été fabriqué à partir d’anciennes variétés de bois rose et du palissandre.

salon bleu palais catherine

Après l’incendie de 1820, cette pièce fut restaurée à l’identique. Seulement, le plafond est resté blanc jusqu’en 1855, date à laquelle un tableau de la Continence de Scipion y a été installé. Après l’incendie de 1863, le plafond endommagé a été replâtré. La soie sur les murs a été remplacée par un nouveau tissu avec le même dessin mais imprimé plutôt que peint.

Après la seconde guerre mondiale qui a laissé la salle détruite, les travaux de restauration ont redonné au Salon bleu son aspect d’origine. La soie imprimée a été réalisée à partir d’un ancien échantillon. Les cheminées en marbre ont été restaurées, tout comme le vieux parquet. Il s’est avéré possible, grâce à un croquis, de recréer la peinture du plafond. La frise sur le mur opposé aux fenêtres contient les 16 médaillons survivants ; les 64 autres ont été recréés.

La pièce est ornée de fauteuils réalisés en 1783 sur des dessins de Cameron, l’un d’entre eux a été sauvé lors de l’évacuation, les autres ont été ramenés de Königsberg en 1947.

L’attention des visiteurs est invariablement attirée par les torchères à 17 bougies en verre bleu avec des éléments en cristal et des figures et par les vases qui portent des paysages architecturaux et des scènes de l’histoire de Psyché.

Salon bleu chinois (27)

Le Salon bleu chinois tire son nom du fait que, pendant presque 150 ans, ses murs ont été tapissés de soie bleue de Chine décorée de paysages et de scènes de genre.

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Cet intérieur a été créé en 1783 par Charles Cameron. Il a réussi à combiner des motifs de l’art décoratif chinois avec des éléments d’un intérieur classique. La frise en stuc doré, la peinture du plafond représentant des personnages de la mythologie grecque et romaine, la cheminée en marbre blanc avec des cariatides et une sculpture d’un Cupidon endormi ainsi que la peinture des portes ont toutes été traitées dans le style classique. Mais la soie chinoise bleu clair avec sa peinture et le dessin d’un « parapluie » chinois utilisé dans le parquet apportent une touche orientale à cet intérieur de chambre d’état.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le salon a été détruit : la soie chinoise a été pillée ; le miroir mural, la cheminée en marbre, la peinture du plafond et les médaillons ont tous péri. Aujourd’hui, les murs de la pièce sont tapissés de soie nouvellement fabriquée. Sa reconstruction s’est basée sur un fragment de la soie originale trouvée derrière le cadre du miroir de la cheminée et sur des photographies d’avant-guerre. Les vases en porcelaine chinoise du XVIIIe siècle, préservés par l’évacuation, lui ont été rendus, tout comme les fers à feu et la grille réalisés d’après un dessin de Cameron.

Antichambre de la chorale (28)

L’antichambre de la chorale tient son nom de son emplacement à côté de la galerie du chœur de l’église du palais de Catherine. Cette pièce avait deux fenêtres donnant sur la cour et deux autres donnant sur l’église, mais à la fin du XVIIIe siècle, Cameron a divisé l’antichambre de la chorale en deux : « la salle qui se trouve près de l’église » et « la loge du Grand-Duc Paul ». Les fenêtres du côté de l’église furent alors maçonnées.

En 1844-45, la cloison a été supprimée et a transformé l’antichambre de la chorale en une pièce spacieuse et lumineuse aux murs tapissés, surmontée d’une frise dorée. En 1894, la soie dorée est installée dans l’antichambre de la chorale, avec un motif tissé représentant des faisans et des cygnes, il fut perdu pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après la guerre, la décoration de l’antichambre de la chorale a été recréée à partir de dessins du XIXe siècle. La frise moulurée, le plafond et le parquet ont été restaurés ; les murs ont été regarnis de soie dorée avec un motif tissé. Chaque longueur de ce tissu porte le nom de l’artisan serf qui l’a tissé. Nous connaissons ainsi les noms de S. et N. Strelnikov, N. Dyochkova, I. Bely et Vassily Pauk.

La soie des Sapozhnikovs qui a survécu dans les magasins du musée a servi à tapisser un canapé et des fauteuils dorés créés dans les années 1750 d’après des dessins de Rastrelli. Ces exemples uniques de la fabrication de meubles russes ont été conçus spécialement pour les salles du Grand Palais et ont été enlevés dans les premiers jours de la guerre pour être conservés lors de l’évacuation.

La chapelle (29)

La chapelle du palais de Catherine a été utilisée comme église de la cour impériale le 30 juillet 1756 en présence de l’impératrice Elisabeth. Cet événement a été consigné sur une plaque en laiton qui a été trouvée dans le sanctuaire lors de la restauration de l’intérieur de la chapelle après l’incendie de 1820.

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La chapelle a été construite entre 1745 et 1748 sous la direction de Rastrelli. Malgré deux incendies, en 1820 et 1863, son intérieur spacieux, avec deux étages de fenêtres et une galerie du chœur, a conservé son aspect d’origine presque intact jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Comme les salles d’apparat du palais, la chapelle étonnait ceux qui la voyaient par la magnificence de son décor : les murs peints en bleu de Prusse mettaient en valeur des colonnes corinthiennes dorées et scintillantes entrelacées de guirlandes sculptées ajourées, des figures d’anges et des détails ornementaux. La chapelle était ornée de 114 icônes dans des cadres sculptés et dorés et de jolies peintures au plafond. La peinture de la Résurrection au plafond a été réalisée à partir d’une esquisse du célèbre artiste italien Giuseppe Valeriani.

Dans les dernières années de sa vie, Catherine écoutait la liturgie depuis la galerie du chœur, tandis que le reste de la famille impériale et la suite des courtisans se trouvaient en bas, dans le corps de la chapelle. Le 6 juillet 1796, le Grand-Duc Nicolas, futur Nicolas Ier, est baptisé dans la chapelle. Les 11 et 12 mars 1826, le cercueil d’Alexandre Ier fut apporté de Taganrog dans le sud où il est mort, il repose encore ici.

La chapelle du palais a été gravement touchée par l’incendie de 1820 : la peinture du plafond a été perdue et une partie des sculptures sur bois a brûlé. Lors de la restauration, les éléments perdus des sculptures sur bois ont été remplacés par du papier mâché doré, tandis que l’artiste Vassily Shebuev a recréé la peinture de la Résurrection au plafond à partir de descriptions écrites et des souvenirs de ceux qui l’avaient connue.

Pillée (sur les 97 icônes existantes, seules trois qui ont été évacuées ont survécu) et partiellement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, la chapelle du palais est aujourd’hui restaurée et accueille des visiteurs depuis le 13 avril 2019.

Chambre de la demoiselle d’honneur (30)

On accède à la chambre de la demoiselle d’honneur par le passage dans laquelle on peut voir des céramiques de la célèbre usine Wedgwood en Angleterre et des gravures teintées britanniques de la seconde moitié du XVIIIe.

Le miroir de cheval en acajou est orné de montures en bronze et de verre églomisé, c’est un verre recouvert d’une feuille d’aluminium portant un motif rayé.

Les murs peints en vert de la chambre de la demoiselle d’honneur mettent en valeur une frise de stuc doré et des portes avec un décor peint ornemental coloré. Le poêle en faïence blanche, créé selon le dessin de Stasov, est décoré d’un bas-relief et d’un vase de style classique. La pièce est meublée de chaises conçues par Charles Cameron et d’un élégant bureau de dame de la fin du XVIIIe siècle avec des incrustations de verre églomisé. Elle contient également des peintures d’artistes flamands, français, italiens et néerlandais des XVIIe et XVIIIe siècles.

Chambre à coucher (31)

Cette pièce avec deux fenêtres, deux portes d’entrée et une alcôve a été créée au début des années 1770 et servait de chambre à coucher à la Grande Duchesse Natalia Alexéïevna. Plus tard, Charles Cameron l’a reconstruite pour la seconde épouse de Paul, la grande duchesse Maria Fiodorovna. L’intérieur qu’il a créé a survécu jusqu’à nos jours avec quelques modifications apportées par l’architecte Vasily Stasov lors des travaux de réparation suite à l’incendie de 1820. Il a alors décoré les murs avec des compositions en relief sur des motifs tirés des peintures murales pompéiennes.

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Cet intérieur est rendu original par les fines colonnes de faïence blanche placées le long des murs et dans les profondeurs de la pièce. Les médaillons en plâtre contenant des scènes allégoriques représentant la santé, le bonheur, la prospérité et la suffisance sont l’œuvre d’Ivan Martos. La combinaison du vert clair des murs avec le fond azur des médaillons et des dorures forme un ensemble de couleurs exquises pour la chambre à coucher. Les portes assez petites sont encadrées par des filets dorés et décorées par des panels rectangulaires peints d’arabesques.

Parmi les meubles de la chambre à coucher, il faut souligner une petite table en acier et la grille de feu fabriquée spécialement pour Catherine II, ainsi qu’une table de toilette en marqueterie exquise réalisée dans les années 1770. La pièce contient également une partie d’un ensemble de meubles fabriqués sur commande pour Catherine II, ainsi qu’une petite table en verre provenant du bureau bleu de l’impératrice.

Le futur empereur Nicolas Ier est né dans cette chambre à coucher au cours de l’été 1796.

Salon d’études sur la peinture et la sculpture (32 & 33)

En 1781-83, le « vestiaire de Son Altesse » que Neyelov avait créé pour la Grande-Duchesse Natalia Alexeïevna était divisé par une cloison en bois, conformément au projet de Charles Cameron. La première était destinée à lui servir de lieu de peinture et devint la salle d’étude sur la peinture ; la seconde est devenue la salle d’étude sur la sculpture.

Le ton jaune d’or des murs du cabinet de peinture, ainsi que la décoration des portes, ont été conservés depuis la fin du XVIIIe siècle. La voûte d’arête, les lunettes et la frise ont été peintes à nouveau lors de la restauration après l’incendie de 1820.

Les murs du salon d’étude sur la peinture portent les compositions Printemps et Automne de Pierre Charles Trémolière ainsi que des médaillons de bouquets de fleurs d’un artiste inconnu. Les fauteuils en érable piqué ont été réalisés d’après un dessin de Stasov. Sur la table se trouve une lampe « miracle » faite de bronze et de nacre et offerte par l’impératrice douairière Maria Fiodorovna à son fils, l’empereur Alexandre Ier.

Le salon d’étude sur la sculpture a été décorée par Cameron en 1781-83. Au même moment, l’architecte a relié le Salon bleu et le salon d’étude sur la sculpture par un petit couloir.

Les murs verdâtres sont ornés de bas-reliefs classiques blancs de Martos. Le plafond voûté est décoré de peinture monochrome selon la technique de la grisaille. Les panneaux des portes contiennent des compositions ornementales sculptées avec des incrustations peintes en forme de camées. Sur le bureau se trouve un candélabre en bronze doré réalisé en 1783 d’après un dessin de Cameron. Nous pouvons aussi y trouver une copie d’une Vierge à l’enfant du peintre Parmigianino.

L’escalier Stasov

L’escalier de la chapelle (ou Stasov), a été construit en 1843-46 par l’architecte Vasily Stasov. Il doit son autre nom à son emplacement à côté de la salle qui mène à la chapelle du palais.

Avant la Seconde Guerre mondiale, la visite du palais de Catherine commençait en passant par cette entrée de la chapelle, les visiteurs se retrouvaient directement face à l’escalier.

Ses murs étaient ornés de quatre grandes toiles et deux compositions tirées des stocks de l’Ermitage impérial.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’escalier de la chapelle a été détruit et les toiles pillées. Les œuvres de Lemaire ont été découvertes à Königsberg en 1947 puis restituées au musée.

Des remplacements pour trois des tableaux disparus ont été obtenus et les restaurateurs ont recréé le quatrième à partir de documents picturaux d’avant-guerre.

Comment se rendre à Tsarskoïe Selo ?

Le village de Pouchkine où se trouve Tsarskoïe Selo est localisé à 25 km au sud de Saint-Pétersbourg. Des trains de banlieue et des taxis à itinéraire fixe circulent entre les points, il ne sera donc pas difficile de s’y rendre par vous-même.

En train

Les trains pour Pouchkine partent de la  gare de Vitebsk à Saint-Pétersbourg. Temps de trajet – 30 minutes. Le billet aller simple coûte environ 50 roubles.

En bus

Vous pouvez quitter Saint-Pétersbourg pour Tsarskoe Selo en minibus et bus qui partent de la station de métro de la ligne bleue :

  • de « Moskovskaya »  – minibus n° 187
  • de « Kupchino »  – minibus n° K-342
  • de st. « Zvezdnaya »  – bus n° 186 et K-342 (fait un arrêt à la station « Kupchino »).

En voiture

Le trajet en voiture prendra environ une heure. Depuis le centre de la capitale du Nord, vous devez suivre la direction de l’aéroport de Pulkovo, le long de la perspective Vitebsky ou de l’autoroute Pulkovskoye.

Il y a des parkings payants et gratuits près du complexe du musée. Un parking payant est situé rue Oranzhereinaya, 1. Il fonctionne 24 heures sur 24 et le coût du service est de 100 RUB par heure, 700 RUB par jour. Un parking gratuit est situé à l’intersection de l’autoroute Kuzminskoye et de la route Sobolevskaya.

Vous pouvez vous rendre à Tsarskoïe Selo en taxi. Le voyage coûtera environ 900 roubles. Le plus simple est d’utiliser l’application Yandex.Taxi.

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