Gatchina le palais impérial

Gatchina est l’attraction principale de l’oblast de Léningrad. Le palais avec son parc se situe à 40km au sud-ouest de Saint-Pétersbourg. L’édifice a entièrement été restauré après la guerre pour vous présenter maintenant une collection exceptionnelle soulignant la vie des empereurs Paul Ier, Nicolas Ier et Alexandre III.

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Histoire de Gatchina

Les premières découvertes archéologiques sur le territoire de Gatchina remontent au XIIIe siècle, mais la première preuve documentaire connue de peuplement apparaît en 1500, lorsque le livre des scribes de Novgorod mentionne « le village de Hotchino au-dessus du lac », qui faisait partie du Vodskaya Pypanu du pays de Novgorod.

Pendant la période de troubles de la guerre russo-suédoise de 1610 à 1617, les terres d’Ijora, où se trouvait le village de Hotchino, ont été conquises par une armée de mercenaires étrangers commandée par les suédois Evert Gorn et Jakob Delagardi. Comme l’a écrit l’historien suédois Johan Wiedekind à propos des événements de cette période de la guerre : « …les soldats se récompensaient pour tout, même les femmes et les filles des paysans étaient à leur entière disposition ».

En 1617, la Russie cède à la Suède les terres de Carélie et de Prinevsky lors du traité de paix Stolbovsky. Une grande partie de la population orthodoxe fui vers la Russie. L’administration suédoise installe alors des colons luthériens sur les terres dévastées, en leur accordant divers avantages.

Gatchina sous l’empire

150 ans plus tard, Catherine II offre le vaste domaine de Gatchina à son favori, le comte Grigory Orlov. Au cours de l’été 1766, l’architecte Antonio Rinaldi lance la construction du Grand Palais de Gatchina, ainsi que la création d’un parc paysager anglais et l’aménagement des terrains de chasse.

Après la mort d’Orlov en 1783, l’héritier du trône, le grand-duc Pavel Petrovitch, devient propriétaire de Gatchina, et Vincenzo Brenna, l’architecte en chef. Sous sa direction de nombreux bâtiments sont créés et restaurés. Le 11 novembre 1796, Paul Ier accorde à Gatchina le statut de ville.

À la fin du XVIIIe siècle, Gatchina est devenu le centre du comté de Gatchina. En 1792, Arakcheyev est nommé commandant de Gatchina, et devient ensuite le chef de toutes les forces terrestres du prince héritier.

En 1798, le palais du prieuré, conçu par l’architecte Nikolai Lvov, est construit pour abriter le prieuré de Malte. Il devient l’un des symboles de Gatchina.

Après l’assassinat de Paul Ier en 1801, Gatchina passe entre les mains de sa veuve, l’impératrice Maria Fyodorovna, puis des empereurs russes successifs. En 1853, le chemin de fer vers Varsovie passe par Gatchina.

En 1881, pour la première fois dans l’Empire russe, l’éclairage électrique extérieur apparaît à Gatchina (dans un premier temps, la place d’armes devant le palais impérial est éclairée pour améliorer la sécurité). Lors de l’exposition universelle de Paris en 1900, Gatchina est reconnue comme la plus belle des petites villes de Russie.

En 1910, le premier aérodrome militaire russe est construit à Gatchina. La première école aéronautique de Russie forme des pilotes célèbres comme Pyotr Nesterov ou Lydia Zvereva.

Après la révolution

Le 1er mars 1917, un soulèvement a lieu à Gatchina dans le bataillon d’aviation de l’Ouest, à la suite duquel l’administration du palais est abolie et remplacée par le Comité du district de Gatchina du Soviet de Petrograd.

En 1919, Gatchina est capturée au cours de batailles féroces entre les armées blanches du général Yudenich et l’Armée rouge. En mémoire de cette libération, la ville est renommée « Trotsk » (Nom du commandant en chef de facto de l’Armée rouge, Léon Trotsky.)

De 1926 à 1939, la ville de Trotsk, rebaptisée à son tour en 1929 en Krasnogvardeisk, est le centre administratif du Conseil national des villages finlandais de Kolpansk. La population du village soviétique se compose alors de : 2973 Finlandais, 643 Russes et 301 personnes d’autres minorités nationales. Selon les données de 1933, on dénombre 20 colonies et la langue officielle est le finnois.

Suite à la guerre

En 1941, la zone fortifiée de Krasnogvardeisk participe à plus de trois semaines de combats acharnés pour empêcher l’ennemi de percer vers Leningrad par le sud. Malheureusement, sans succès. Krasnogvardeysk est occupée par les troupes allemandes le 13 septembre 1941. L’ensemble du palais et du parc est considérablement détruits. La ville est rebaptisée par les occupants d’abord en Gatchina, puis en 1942 en Lindemannstadt.

Dans la période d’après-guerre, la ville est petit à petit restaurée. On y voit de nouveaux lotissements, des entreprises industrielles et un institut de physique nucléaire. En 1985, le palais de Gatchina ouvre ses premières salles au public. Aujourd’hui, c’est un complexe muséal d’exception classé au patrimoine de la Russie.

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Palais de Gatchina

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Plan général du palais de Gatchina

Rez-de-chaussée

Au rez-de-chaussée du bâtiment central, vous pouvez voir une exposition d’introduction à l’histoire du palais, qui raconte toutes les étapes de la création et de la renaissance de l’ensemble : palais et parc de Gatchina.

Salles sur l’histoire du palais (1)

Dans les petites salles de l’exposition, les visiteurs peuvent voir d’un seul coup d’œil toute l’histoire du palais, aussi bien à son apogée que pendant ses années les plus sombres.

Dans la première salle, des images d’archives de la guerre donnent une idée de cette époque, qui a divisé l’histoire du palais pour toujours en un « avant » et un « après ».

Dans la deuxième salle, les visiteurs peuvent retracer l’histoire de la construction du palais ; deux maquettes montrent l’aspect du palais sous le comte Orlov et après sa reconstruction dans les années 1840-50. Ensuite, comment le palais de Gatchina est passé d’un château de chasse à une résidence grand-ducale, puis impériale. Et enfin, comment la résidence impériale est devenue un musée, puis l’histoire du palais-musée à travers tous les rebondissements du vingtième siècle jusqu’à nos jours.

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Exposition « Salons privés de l’Empereur Paul Ier » (3)

L’exposition est située dans les anciens salons privés de l’Empereur Paul Ier. Vous pourrez y voir des objets uniques qui se trouvaient dans ces pièces du vivant de l’empereur.

L’escalier d’honneur (5)

L’escalier principal mène du vestibule (2), (aux murs revêtus de pierres de Pudost), aux salles d’apparat et au troisième étage du bâtiment central. Après la reconstruction du palais au milieu du XIXe siècle par l’architecte Roman Kouzmine à la demande de Nicolas Ier, l’étage supérieur de l’escalier présente des peintures de Sylvestre Shchedrine représentant Gatchina et Pavlovsk peints par Shchedrine lui-même et son élève A. Martynov.

Tour des signaux (7)

Au-dessus du bâtiment central de trois étages, s’élèvent deux tours à cinq faces – la Tour de l’Horloge et la Tour des Signaux. Elles font environ 34 mètres de haut. L’une d’elle dispose de carillons, installés sous Orlov.

L’autre tour a longtemps été utilisée comme un pont d’observation où l’on se rendait pour « observer les environs ». Sous le règne de l’empereur Nicolas Ier, elle était appelée « Signalnaya », car un bureau de télégraphe optique y avait été installé.

Aujourd’hui, on peut monter dans la tour après avoir gravi les 191 marches de l’escalier de granit en colimaçon. Depuis le pont d’observation supérieur, vous avez une vue magnifique sur les parcs, la ville de Gatchina et ses environs.

Le passage souterrain (8)

Du temps d’Orlov, un passage souterrain menant au lac d’Argent a été aménagé. On pouvait y descendre depuis les salles d’apparat et pénétrer d’abord dans les caves, où derrière les massives portes en fer forgé se cachait un système unique de réception des invités datant du XVIIIe siècle. Il a survécu jusqu’à aujourd’hui.

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Premier étage du palais de Gatchina

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L’antichambre (2)

Le palais s’ouvre sur un groupe d’intérieurs d’État à l’étage intermédiaire. Lors de la reconstruction du palais pour le grand-duc Pavel Petrovitch, l’architecte Vincenzo Brenna a conservé certaines des décorations réalisées par l’architecte précédent – le parquet au superbe motif « large », les battants de porte en bois de noyer et encadrés d’un revêtement en marbre artificiel.

Sous son nouveau propriétaire, la salle n’a pas changé de vocation : c’est « l’antichambre », la salle de réception où les invités attendaient leur départ pour l’église ou y dînaient. C’est aussi le lieu de la relève de la garde militaire. Les officiers sont alignés sur deux lignes, et au son de la flûte et du tambour, la garde en faction est remplacée. En tenant compte des goûts du client, Brenna a introduit dans la décoration de l’antichambre les attributs qui symbolisent la chevalerie, la vaillance et la bravoure. Sur les dalles, on peut voir des guirlandes de branches de laurier en stuc, des rubans tordus et des casques de guerriers romains. Les angles du pittoresque plafond sont décorés d’inserts en plâtre dans la composition desquels interviennent des boucliers avec des aigles, la tête de la gorgone Médusa, des bannières et des armes. Les lanternes ont la forme de tambours de combat. 

Au centre du plafond se trouve la toile d’un artiste russe inconnu du XVIIIe siècle intitulée « Foi et amour » (l’œuvre a été découverte lors de travaux de restauration dans les années 1980).

Au milieu du XIXe siècle, l’antichambre est reconstruite et quelque peu modifiée. Des peintures monumentales sont placées sur les murs et des vases en marbre installés sur des piédestaux près des fenêtres. L’un d’eux, au centre, fait « en marbre blanc de Sibérie », prend sa place historique.

Lors de la restauration de l’intérieur, l’Académie des Arts a remplacé la cheminée perdue du XVIIIe siècle par des pierres naturelles (marbre et lapis-lazuli).

La décoration de la pièce est complétée par des objets d’art et d’artisanat du XVIIIe siècle : des chaises de style Chippendale, des tables de lomber et une boîte à bois placée près de la cheminée sous le règne d’Alexandre II.

Salle à manger de marbre (3)

C’est l’un des intérieurs les plus expressifs créés par l’architecte Brenna dans le style classique. La pièce est visuellement divisée en deux parties : la grande partie, où sont installées les tables pour les dîners formels, et la salle de rafraîchissement séparée du volume principal par une balustrade qui non seulement organise l’espace de manière fonctionnelle, mais sert également de piédestal pour les vases décoratifs en marbre. Au centre se trouve une statue d’Eros tirant une corde d’arc (copie de l’original de Lysippe du XVIIIe siècle).

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La décoration principale de la salle à manger en marbre est constituée par les seize colonnes cannelées de style corinthien. Elles ont été sculptées dans du marbre de Carrare et apportées d’Italie au XVIIIe siècle. Pour décorer les murs, l’architecte a utilisé un dispositif typique du classicisme russe : des stucs blancs sculptés se détachant sur une surface jaune clair.

Le plafond est richement décoré d’un modelage ornemental qui met en valeur deux inserts pittoresques. Au-dessus de l’arrière-cuisine se trouvent Séléné et Endymion (peints par l’équipe Kazakov d’après des esquisses de S. Torelli) et au-dessus de la partie centrale se trouve le tableau allégorique « Foi et Espoir » d’un artiste inconnu de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La composition du plafond est accentuée par le motif géométrique du parquet en bois précieux.

La salle à manger en marbre a été gravement endommagée pendant la Grande Guerre patriotique : le plafond s’est effondré, les parties en bois ont été brûlées et le marbre des uniques colonnes s’est effrité à cause du feu. Il a fallu près de 13 ans de travaux minutieux pour que les visiteurs puissent revoir ce spectaculaire « hall de marbre », qui ouvre l’enfilade nord des salles d’apparat.

Le trône de Paul Ier (4)

Sous le règne de Paul Ier, il y avait quatre salles de trône dans le palais. La salle du trône supérieur était la plus somptueuse. L’empereur y tenait des audiences et recevait les ambassadeurs étrangers et les visiteurs importants.

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L’architecte Vincenzo Brenna a fait preuve de beaucoup de goût et d’imagination pour créer cet intérieur exceptionnel, où tout est empreint d’un cérémonial et d’un luxe particuliers. De petite taille (50 mètres carrés), la chambre est perçue comme le centre d’une suite de pièces, grâce à l’abondance d’éléments décoratifs et de dorures, qui contrastent délicatement avec les moulures du plafond, l’ornementation des portes sculptées et décorées de macarons de gypse.

Les tapis uniques réalisés à la Manufacture royale de tapisserie et offerts par le roi Louis XVI de France au couple grand-ducal Pavel Petrovitch et Maria Feodorovna en 1782 sont recouverts de cadres dorés.

La cheminée est historiquement ornée d’objets décoratifs : des vases en albâtre (Italie, XVIIIe siècle), une pendule de cheminée française en bronze (mécanisme Louis-Jean Laguess, années 1780) et une paire d’aigles bicéphales portant les monogrammes de Pavel Petrovich et Maria Feodorovna, fabriqués à la manufacture de porcelaine de Vienne au début des années 1780.

Le parquet de la salle du trône a été recréé d’après les dessins du premier architecte du palais de Gatchina, Antonio Rinaldi, à partir d’essences de bois précieux : palissandre, bois de rose, amarante, pomme et poire.

La chambre framboise (5)

La première salle de cérémonie à l’étage de l’impératrice Maria Feodorovna, doit son nom à l’architecte Brenna qui a utilisé à l’intérieur trois tapisseries cramoisies de l’Histoire de Don Quichotte (cadeau de Louis XVI en 1782). Les tapis ont été tissés en France à la Manufacture royale de tapisserie entre 1776 et 1780 d’après les dessins de Charles A. Coypel.

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À l’heure actuelle, une seule tapisserie – « L’entrée de Sancho Panza sur l’île de Baratario » – est exposée (après la Seconde Guerre mondiale, le Musée des Beaux-Arts de Pavlovsk a récupéré les deux autres). L’esquisse peinte sur carton a été reproduite par des tisserands français en 1774 avec des fils de laine et de soie. L’ornement floral de l’arrière-plan principal est décoré de compositions délicates et raffinées : guirlandes complexes de fleurs, fruits, rubans, oiseaux et singes. La partie inférieure de la tapisserie est richement ornée de fruits, de bannières, de casques et d’armes de chevaliers, d’animaux et de médaillons. Au centre, une scène du roman populaire de Cervantès, « Don Quichotte », est représentée. On y reconnaît le gros Sancho, proclamé gouverneur de l’île.

Le plafond du salon pourpre, les corniches et les plinthes, les battants de porte et les demi-portes sont généreusement décorés de stucs dorés, ce qui crée une atmosphère de fête particulière. Des inserts picturaux sur des thèmes mythologiques ont été réalisés dans les années 1990 par une équipe d’artistes-restaurateurs sous la direction de Yakov Kazakov.

Le parquet, avec une couronne et un ornement floral au milieu, a été recréé d’après les dessins de A. Rinaldi.

La table à tréteaux (Russie, fin du XVIIIe siècle) est d’une valeur exceptionnelle. Son plateau est en jaspe et servait à poser les insignes impériaux : un sceptre, un orbe et le sceau de l’État.

Le dressing d’honneur (6)

La chambre à coucher de l’impératrice Maria Feodorovna est l’une des créations phares de Brenna. Ces appartements représentatifs, qui, au XVIIIe siècle, étaient situés sur le parcours obligatoire des invités, soulignaient non seulement le statut social de leurs propriétaires, mais exaltaient également les aspects mondains de la vie.

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La combinaison harmonieuse de tous les éléments de décoration, leur raffinement, les superbes inserts pittoresques et sculpturaux, et la dorure introduite dans les moulures en plâtre et les décors sculptés, en faisait « une pièce charmante et la plus belle du palais ».

L’intérieur de la salle se décompose en deux parties : un volume central et une alcôve. Sur les murs, l’architecte a placé des pilastres en marbre artificiel, peints par Franz Labensky, dont le travail est généralement qualifié de grotesque.

Les miroirs, placés les uns contre les autres, créent l’illusion d’un espace qui s’étend à l’infini. Une balustrade figurative, sépare le lit sculpté et doré de la salle principale. Dans la chambre d’apparat, et en parfaite harmonie avec l’ensemble des couleurs, l’artiste Gabriel Duayen a peint le plafond, y représentant un sujet de la mythologie grecque (Les Noces de Psyché).

L’intérieur unique a été presque entièrement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Les restaurateurs ont dû recréer la décoration intérieure à partir de zéro.

La salle d’apparat est suivie de cinq pièces « privées » de l’impératrice Maria Feodorovna : à commencer par le boudoir ovale, d’où une porte mène à un cabinet dans la tour, puis la salle de toilette, d’où une petite porte mène à la salle du Coin vert. Après les travaux de restauration, les appartements restent très élégants, même s’ils n’ont pas la chaleur qui existait à l’époque de l’impératrice.

Toutes ces pièces se distinguent du reste des pièces d’apparat, de par leur petite taille et la nature de la décoration, dont les éléments sont marqués par le goût artistique fin d’Antonio Rinaldi.

Le boudoir ovale (7)

La décoration originale de la salle a été conservée. La dalle avec les ponts et le centre représentant un médaillon elliptique. Les montants de fenêtres sont en forme de cadre recouvert de lierre.

Les margelles en marbre artificiel couronnées d’un vase en relief et de guirlandes de fleurs, le parquet aux superbes motifs composés d’ornements végétaux et reprenant la géométrie du plafond, tout cela est typique des méthodes de décoration des intérieurs de Rinaldi.

Au début du XIXe siècle (1807-1811), sous la direction de l’architecte Andreï Voronikhine, des travaux sont réalisés dans le palais pour redécorer partiellement certaines pièces du bâtiment central. Le Boudoir Ovale a subi des changements. Les moulures en stuc ont été remplacées par des peintures polychromes sur les murs.

À la fin des années 1850, les murs de la salle sont recouverts de soie « vert olive ». En 1923, des peintures bien conservées sont découvertes sous la toile, et sont depuis exposées.

Le boudoir, comme la plupart des salles d’apparat du palais, a été endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale. Les travaux de restauration sont finalement achevés en 2007. Les peintures sont recréées par une équipe d’artistes sous la direction d’Andrei Gaziyants ; le vase en plâtre qui décore le sommet de la cuisinière en faïence et la cuisinière elle-même sont réalisés d’après des documents historiques.

Le bureau de la tour (8)

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Une petite pièce qui servait de bureau à l’impératrice Maria Feodorovna, et offre une belle vue sur le parc, le lac Blanc avec l’obélisque de Chesmen, et la galerie semi-circulaire du palais.

Une partie de la décoration ornementale remonte à la période « Orlov » : le gracieux plafond à coupole basse et ronde, orné de modelages et de peintures ; les battants de porte incrustés de bois précieux, la garniture rosée en marbre artificiel, la décoration raffinée des montants des fenêtres en forme de treillis orné de feuilles de vigne sont sans aucun doute des détails intérieurs de Rinaldi.

Lors de la reconstruction du palais par l’architecte Roman Kouzmine en 1844, les murs ont été entièrement recouverts de soie verte.

Les toilettes de l’Impératrice (9)

Dans l’intérieur aéré de la salle de bains, on retrouve la marque de Rinaldi qui, en utilisant ses techniques préférées, incite à regarder fixement la décoration complexe des murs, des plinthes et des plafonds.

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Au plafond, il y a des torches enflammées et des branches croisées de lys, des guirlandes, des couronnes, des thyrses, des bouquets sur les corniches – tout cela crée une impression de légèreté élégante. Des images non répétitives d’oiseaux apportent une note saisissante : l’un d’entre eux serre une branche dans ses pattes pour construire un nid, l’autre semble figé dans une pose de garde, le troisième s’envole et un vent fort lui ébouriffe les plumes …

La décoration artistique de la pièce comprend des bas-reliefs en marbre représentant des empereurs romains, un portrait de l’impératrice Catherine II dans un cadre azur de Marie-Anne Collot. Il est probablement apparu ici lorsque Orlov était encore en vie.

On ne sait pas comment la salle était utilisée à l’époque du comte Orlov, mais il ne fait aucun doute que cette pièce, pleine d’élégance captivante, a été créée pour une femme. L’architecte était ravi de la décoration, et ce n’est pas par hasard que sa « signature » particulière est apparue en haut des portes : deux branches de lys croisées.

Le majestueux parquet de Rinaldi, a été recréé en 2007.

Le Coin vert (11)

Malgré la petite taille de la pièce, la décoration artistique créée par A. Rinaldi est admirable.

À l’origine, la salle du Coin vert n’était qu’une simple pièce d’entrée, donnant sur la galerie de la loggia ouverte sur le bâtiment central.

Sous le règne de Paul Ier, de nouvelles salles d’apparat sont ajoutées aux arcades, et la salle d’angle conserve son intérieur et devient un passage.

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Ici, les splendides corniches faites de deux nuances de marbre artificiel – jaunâtre et vert – se distinguent immédiatement ; au-dessus d’elles, des armures militaires moulées – casques, armures, boucliers et trompettes de gloire – sont placées sous forme de linteau en trois parties.

Le parquet a été recréé d’après les dessins de Rinaldi.

Le trône de l’Impératrice (12)

Lorsque le palais appartenait au comte Orlov, il y avait une salle à la place de la salle du trône, décorée dans le « style oriental » à la mode. Il faut croire qu’Antonio Rinaldi, qui a si brillamment incarné le thème chinois dans Oranienbaum, a également réussi à décorer Gatchina, créant ainsi quelque chose de très spécial. La salle était située à proximité de la Salle Blanche et son intérieur devait présenter une certaine couleur et grandeur.

Plus tard, les murs ont été recouverts de brocart cramoisi et décorés de « tableaux de différentes sortes… », d’un genre différent de ceux d’Orlov et de ceux apportés par Brenna. La salle s’est ainsi transformée en galerie d’art.

Cette collection était dominée par des œuvres représentant des paysages, des scènes de la vie rurale, ainsi que des toiles sur des sujets historiques et évangéliques. En 1797, l’année du couronnement de l’empereur Paul Ier, un trône à une marche a été installé entre les fenêtres. C’est également à cette époque qu’a été entrepris le ré-accrochage des tableaux. Parmi les toiles, on trouve des œuvres de « petits Hollandais », des maîtres des écoles italienne, allemande et flamande.

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Des lors, la galerie d’art a été rebaptisée « Salle du Trône ». C’est ici que « l’impératrice, qui était stricte sur l’étiquette », organisait des réceptions officielles et recevait les ambassadeurs étrangers.

Aujourd’hui, 59 tableaux sont exposés sur les murs de la salle. Parmi eux, les portraits du bijoutier Dinglinger, le « Jugement du Roi Salomon » par Romanelli, « Diane à la chasse » par Van Ballen, les paysages par G. Poussin, « Vue de la Villa des Conti à Frascati » par J. F. Hackert.

Le seul meuble (à part le trône) est une table console dorée et sculptée sur laquelle sont posés des vases en porphyre avec des couvercles.

À la place du plafond détruit pendant la guerre se trouve une toile intitulée « Les noces d’Ariane et de Bacchus », recréée dans les années 1980 par une équipe d’artistes dirigée par Kazakov d’après l’esquisse conservée du maître du XVIIIe siècle, Stefano Torelli.

Salle Blanche (13)

La plus grande salle (250 m²), qui occupe la partie centrale du palais, s’ouvre, avec ses portes-fenêtres cintrées, sur une terrasse offrant une vue superbe sur l’immense place d’armes et les murs stricts de la Cuisine et de l’Arsenal. Le Salon blanc a toujours été utilisé pour des célébrations somptueuses, des réceptions festives et des bals bondés.

Il n’y a pas de dorure, ce qui n’enlève rien au luxe et à la « brillance extérieure » de cette pièce, qui a conservé un maximum de décorations originales de Rinaldi. Pour les murs et le plafond, l’architecte a utilisé différentes nuances de tons pastel de vert pâle, de bleu et de lilas. Ce fond met parfaitement en valeur la décoration pittoresque en plâtre. La Salle Blanche est l’un des intérieurs les plus intéressants et les plus précieux du palais.

La base des compositions en stuc « inimitables, libres et délicates » est un ornement végétal comprenant des motifs rocaille. Sur le pavillon – des guirlandes luxuriantes de fleurs et de fruits représentent un ensemble complet. Des couronnes décorent les murs d’extrémité. On retrouve la signature particulière de Rinaldi: deux branches croisées d’un lys, attachées par un ruban.

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Des portes uniques, représentant un lion dans des épis de blé et un énorme homard, sont peut-être l’accent le plus fort de la décoration.

Du temps d’Orlov, des sculptures et des reliefs en marbre ont été placés dans la Salle Blanche.

En 1767, les oeuvres « Énée sauvant Anchise » de J.M. Morlighter et « L’enlèvement d’Hélène » de D. Marchiori ont été ramenés d’Italie.

L’architecte Vincenzo Brenna a conservé l’ensemble de la Salle Blanche telle qu’elle avait été conçue par Rinaldi et l’a enrichie de nouveaux éléments sculpturaux.

Les statues d’Antinoé en vêtements égyptiens et du prêtre avec un plateau sacrificiel en marbre noir font partie de la collection historique. Sur le mur opposé, entre les fenêtres, se trouve un buste d’Athéna Pallada en marbre blanc de Carrare, marbre noir et onyx, réalisé par des sculpteurs italiens du XVIIIe siècle. Les bustes antiques d’Antinoïus et de Caracalla occupent leur place historique près de la porte de l’Avant-salle.

Les battants de la porte et le parquet ont été décorés selon les dessins de A. Rinaldi en utilisant des bois précieux.

Galerie Chesmens (16)

Avant la Seconde Guerre mondiale, la galerie Chesmen était l’une des plus magnifique. La salle du Trône était souvent utilisée pour de grandes célébrations et réceptions, et des tables y étaient dressées pour des dîners, au cours desquels le chœur jouait de la musique. L’intérieur a été conçu par l’architecte Vincenzo Brenna. La décoration principale était constituée de trois tableaux monumentaux du peintre allemand du XVIIIe siècle Jacob Philipp Hackert sur le thème de la bataille de Chesmen.

Aujourd’hui, les visiteurs ont une occasion unique de voir le hall presque tel qu’il est apparu aux ouvriers du musée et aux restaurateurs en 1944 : des fragments de stuc avec des restes de dorure, des briques apparentes et des trous béants rappellent la terrible guerre qui a causé des dommages considérables à la résidence impériale. L’exposition de documents photographiques, abritée dans la galerie Chesmen, en parle.

Galerie Grecque (18)

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La galerie Grecque est apparue en 1796-1797 lors de la reconstruction du palais, remplaçant la galerie ouverte. Elle reliait les chambres de la mezzanine du bâtiment principal au bloc de l’Arsenal. La décoration de la galerie a été réalisée d’après les dessins de l’architecte Brenna dans les années 1790. À la fin du XVIIIe siècle, la société européenne est marquée par une passion pour l’Antiquité. Cela explique l’utilisation de reliefs représentant des scènes de la vie quotidienne antique.

Quatre tableaux du célèbre peintre français Hubert Robert et de nombreuses sculptures sont placés dans la galerie grecque.

Exposition d’armes de chasse anciennes du ХVI-ХIXe siècle (20)

Parmi les nombreuses œuvres d’art du palais de Gatchina, on retrouve une collection d’armes anciennes russes. Elle compte plus de 1 000 pièces des XVIe et XIXe siècles, dont beaucoup ont une valeur non seulement artistique mais aussi historique. Elles donnent une idée du développement de l’armurerie dans les pays européens et asiatiques.

L’arsenal

L’escalier de marbre (1)

L’escalier en marbre du bloc de l’Arsenal est considéré comme l’un des meilleurs exemples de la néo-Renaissance russe du milieu du XIXe siècle. L’intérieur est conçu par Roman Kouzmine dans les années 1840. Les marches de l’escalier sont en marbre blanc de Carrare, le treillis est en fonte et les rampes sont en acajou. Le palier de la première volée d’escaliers est orné d’une cheminée en marbre, conservée jusqu’à ce jour.

L’escalier a été gravement endommagé par un incendie en 1944. Heureusement, le plan général et certains éléments de décoration ont permis une restauration partielle de l’escalier à la fin des années 1950.

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Aujourd’hui, les visiteurs peuvent emprunter l’escalier de marbre pour accéder à l’exposition « La famille d’Alexandre III à Gatchina ».

La salle de l’Arsenal (2)

La salle de l’Arsenal est la pièce la plus spacieuse du palais. Elle est située au rez-de-chaussée du bloc Arsenal, avec vue sur le jardin privé et la cour. Ce lieu de repos de la famille de Nicolas Ier est conçu au milieu du XIXe siècle par l’architecte Roman Kouzmine. Remplie de nombreux objets intéressants, elle est utilisée pour des réceptions avec repas, danses et jeux.

Les appartements privés de Nicolas Ier (3)

Les chambres personnelles de Nicolas Ier ont été aménagées dans les quartiers de l’Arsenal du palais lors de la reconstruction de 1846 à 1850 sous la supervision de l’architecte Roman Kouzmine.

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Les intérieurs, représentés par les aquarelles d’Eduard Gau, sont détruits par un incendie en janvier 1944, et reconstruits en 2020 à la suite de travaux de recherches et de restauration qui ont duré 10 ans. Le nouveau parcours de visite guidée traverse plusieurs pièces historiquement liées à la vie de Nicolas Ier dans le palais : le vestibule avec l’escalier en colimaçon, le petit bureau, la chambre du valet, les salles techniques, la salle de réception et le grand bureau militaire.

Leur décor reflète pleinement les préférences et les goûts du souverain qui combinait la splendeur presque asiatique de la cour et des cérémonies officielles avec la simplicité, voire l’ascétisme de sa vie privée. Pour l’ameublement, l’Empereur a exigé que l’on utilise autant que possible les anciens meubles, remis au goût du jour. Le résultat est un petit complexe d’intérieurs où l’empereur pouvait à la fois se reposer et travailler.

Exposition pour le 200e anniversaire de K.F. Baggovut (3)

Dédiée à Karl Feodorovich Baggovut, premier citoyen d’honneur de Gatchina et chef de l’administration du palais, l’exposition présente un cabinet typique d’un fonctionnaire de la seconde moitié du XIXe siècle : le bureau original provient des chambres privées de l’empereur Alexandre II, des livres de la bibliothèque du palais de Gatchina et des objets de la chancellerie.

Bureau commémoratif du grand-duc Mikhail Alexandrovich (4)

Il présente des objets personnels uniques du fils cadet de l’empereur Alexandre III, donnés au musée par Pauline Grey (petite-fille de N.S. Brasova, l’épouse morganatique du grand-duc Mikhail Aleksandrovich) le 17 septembre 2003. Vous pouvez également voir des livres et des armes de la collection du musée.

Les appartements de la grande-duchesse Xenia Alexandrovna (6, 7 & 8)

La chambre à coucher de la Grande-Duchesse était modeste et typique de son époque : une table de toilette, des armoires à linge, des miroirs, un lit de jour et des fauteuils. Le lit spacieux était placé derrière un grand écran. La décoration de la pièce a été recréée dans son volume historique.

Les appartements de la grande-duchesse Xenia Alexandrovna se distinguent par leur raffinement et leur unité de style. L’installation de l’intérieur de son cabinet de travail a été réalisée dans l’ancienne seconde loge de l’empereur Alexandre III.

Les appartements d’Alexandre III et de Maria Feodorovna (11, 12, 13 & 14)

L’emplacement du cabinet de travail (11) a été choisi par le tsar lui-même, qui appréciait les chambres de la tour offrant une belle vue sur le parc. Cette salle communiquait par un escalier en colimaçon avec les salles de réception et un grand bureau au troisième étage, ainsi qu’avec la salle de l’Arsenal. L’empereur travaillait souvent ici jusqu’à tard dans la nuit. La pièce était densément meublée, mais modeste et confortable.

La salle à manger (12) était un lieu de rassemblement pour la famille et les proches invités à un repas. Les repas étaient livrés par un ascenseur de cuisine derrière une porte discrète. Le mobilier a été recréé en volume historique, sur la base d’un grand nombre d’objets commémoratifs conservés.

Le bureau de l’impératrice Maria Feodorovna (13) servait également de salon pour le cercle intime de la famille impériale. Le mobilier reconstitué reflète fidèlement l’atmosphère de l’époque.

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La chambre à coucher (14) était la plus grande pièce des entresols du palais et elle convenait aux goûts du souverain. Actuellement, la chambre n’a pas été restaurée. L’installation a été créée dans l’une des salles de service.

Dernier étage

Au dernier étage de l’arsenal on trouve une très belle rotonde avec un buste de Nicolas Ier par P. Normanov. A côté il y a le théâtre du palais et enfin la galerie chinoise qui n’a pas encore été restaurée.

Parc du palais de Gatchina

Le parc de Gatchina est l’un des plus énigmatiques de la banlieue de Saint-Pétersbourg. Les concepteurs du parc ont essayé de modifier et d’améliorer les paysages austères de la région sous l’influence d’art du jardin d’Europe occidentale. Il est possible de commencer la visite du parc par la façade Jourdaine du palais qui offre une vue splendide sur le lac d’Argent. Puis passer au Jardin Privé de Paul Ier avec les parcs voisins (Le Jardin des Tilleuls, le Haut et le Bas Jardins Hollandais), le pont des Carpes et l’Amirauté. Le Lac d’Argent avec la grotte d’Echo située sur son bord est à ne pas manquer !

Il y a aussi une promenade en bateau pour jouir d’une superbe vue panoramique sur les plus beaux monuments du parc – le Pavillon d’Amour sur l’île de Vénus et la Terrasse-embarcadère. Le Labyrinthe aquatique unique en Russie composé de 4 canaux sinueux et des îlots artificiels est à faire. Pour ceux qui aiment les surprises, la visite de la Maison de Bouleau, dont la façade prosaïque contraste brutalement avec son intérieur, sublime et élégant.

À la fin de la visite, il convient de jeter une pièce de monnaie dans le puits de Jourdain pour revenir à Gatchina encore une fois !

En revenant au palais par différents chemins, vous pourrez découvrir d’autres bâtiments rares – les bains froids, la serre de bois, de nombreuses portes de parc en pierre (Noire, Sourde, Zverinski, Cascade, Amirauté). Sur l’île de Topkoy, vous pouvez goûter et emporter de l’eau de source et vous reposer au bord de l’eau à côté de l’écluse.

Malheureusement, quelques parties du parc sont encore en attente de restauration.

Les jardins hollandais supérieurs et inférieurs

Ces jardins réguliers, sont créés en 1794. Ils sont séparés du parc du palais par l’étang des carpes avec un canal. Ils sont appelés hollandais parce que cette partie du parc était utilisée pour les jardins de fleurs, et les contemporains du XVIIIe siècle considéraient la Hollande comme un précurseur dans l’art de cultiver les fleurs.

Les jardins réguliers étaient destinés à la présentation des invités, aux promenades et aux festivités ; leur disposition claire, leur symétrie et leur aspect soigné les faisaient apparaître comme une extension des chambres du palais en plein air.

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Le pont des carpes

Au-dessus de la cascade artificielle entre l’étang des carpes et le lac Blanc se trouve le pont des Carpes, qui complète stylistiquement et très efficacement l’apparence austère du palais de Gatchina. Le pont a été détruit pendant la guerre, et a été reconstruit dans les années 1980.

Le pont des Carpes, comme le pont Gorbaty, relie les deux parties de l’île Dlinny. Il tire son nom d’un étang artificiel, où étaient élevées les carpes d’argent destinées à la table du tsar. Sous le pont se trouve un petit barrage qui régule le niveau d’eau de l’étang.

La grotte Echo

Un passage souterrain menant au lac d’Argent a été construit à l’époque du comte Orlov. Il mène des salles d’apparat directement au sous-sol, puis dans un tunnel – une folie unique du XVIIIe siècle conçue pour recevoir des invités. Le tunnel de 130 mètres de long est revêtu de calcaire et éclairé par quatre fenêtres rondes disposées en voûte. Grâce à une bonne acoustique, l’écho se répète jusqu’à quatre syllabes, d’où le fait que la sortie vers la rive du lac d’Argent ait acquis le nom de Grotte de l’Écho.

La grande terrasse

La grande terrasse de l’île Dlinny était un quai pour les navires de la flottille de Gatchina aux XVIIIe et XIXe siècles. Construit en 1792 par Brenna, le quai était décoré de sculptures de marbre représentant des muses et des vases en pierre. Deux statues de lions sculptées dans le calcaire local ont survécu sur le site historique.

De larges escaliers situés des deux côtés de la terrasse mènent directement à l’eau. Depuis la terrasse, on peut clairement voir les perspectives du lac Blanc et le pavillon de Vénus, et depuis la rive opposée du lac Blanc, on perçoit la terrasse comme le pied du palais de Gatchina, son extension naturelle, ce qui constitue l’une des vues les plus populaires.

Le pavillon de Vénus

Le pavillon dédié à la déesse romaine de l’amour, Vénus, est situé sur l’île de l’Amour, de forme triangulaire et coupée de la terre par des canaux artificiels. Baigné sur trois côtés par les eaux du lac Blanc, ce petit bâtiment a été conçu par l’architecte Vincenzo Brenna. Son prototype rappelle une structure similaire en France, sur le domaine du prince de Condé à Chantilly. Lors d’un voyage en Europe, le tsarévitch Pavel Petrovitch a vu cette idée de parc et a souhaité quelque chose de similaire au palais.

En 1791, des canaux furent creusés et, au cours des deux années suivantes, le pavillon de Vénus devint un lieu de repos. On y accédait par bateau, avec des marches menant à d’immenses portes-fenêtres à un grand hall décoré de fontaines, de peintures et d’un immense plafond peint, le « Triomphe de Vénus », de J. Mettenleiter, réalisé en 1797.

Parc Zverinets

Le parc Zverinets, créé sous le comte Orlov, jouxtait la limite nord-ouest du jardin du palais. Des ouvertures spécialement découpées menaient à des zones circulaires où les chasseurs attendaient la bête. En 1845, le cours de la rivière Teplaya derrière l’écluse a été élargi et un lac artificiel avec des îles est apparu. Des ponts en fer remplaçant les ponts en bois ont été construits sur les rivières et les canaux au XIXe siècle.

Dans les enclos situés dans la Yegerskaya Sloboda et dans la partie nord-ouest des Zverinets, on gardait des animaux pour la chasse : cerfs, bisons, loups, ours et sangliers. Souvent, des animaux étaient envoyés comme cadeaux diplomatiques à l’empereur russe. Par exemple, le roi de Prusse a envoyé à plusieurs reprises des rennes allemands à Alexandre II.

On sait qu’en 1881, il y avait une loge de jäger « avec des meubles en bois », une caserne pour les domestiques, des enclos d’hiver pour les cerfs et les bisons, ainsi que de nombreuses dépendances et même un hangar spécial pour le stockage des bois.

En 2020, les Zverinets sont intégrés au musée-réserve de Gatchina. Actuellement, sa superficie est de 391 hectares.

Quoi voir d’autre à Gatchina ?

L’architecture de Gatchina et de son district, attire les touristes avec ses bâtiments inhabituels, ses manoirs et ses musées, situés à la fois dans la ville elle-même et dans ses environs :

  • Musée du domaine Rozhdestvenno est une structure en bois unique de la fin du XVIIIe siècle et un manoir construit dans le style du classicisme. Il raconte l’origine du village et la vie des propriétaires du manoir, dont l’écrivain Vladimir Nabokov. Des articles ménagers rares et des particularités de la vie des propriétaires russes sont représentés dans l’exposition.
  • Le manoir de Suida est une ancienne bâtisse avec une dépendance en pierre préservée et un parc qui appartenait au général Hannibal, associé de Pierre le Grand et arrière-grand-père du poète Alexandre Pouchkine. L’exposition présente des objets ayant appartenu au général lui-même et à ses plus proches descendants.
  • Le musée de la Datcha est situé dans le village de Siversky. L’exposition, qui se trouve dans une ancienne maison en bois, vous racontera l’histoire du développement des formes de loisirs, l’émergence de luxueux domaines ruraux et de simples villages de vacances, ainsi que les loisirs collectifs dans les camps et stations pionniers.
  • Le musée d’histoire de Gatchina occupe un bâtiment historique dans le centre de la ville, qui avant la révolution, était occupé par le gymnase des femmes. L’exposition présente de nombreuses pièces, couvrant l’histoire de la ville depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours. Le musée accueille souvent des conférences et des concerts, ainsi que des expositions sur des sujets variés.
  • La maison de Schwartz est la dernière demeure du grand compositeur. Photos de piano et de famille, affiches, récompenses, journaux intimes d’enfants et musique.
  • Maison de la nourrice de Pouchkine est située dans le village de Kobrino, dans le district de Gatchina. L’exposition du musée montre les anciens objets de la vie paysanne et se trouve dans une cabane en bois, telle qu’elle a été construite aux XVIIIe et XIXe siècles.
  • Musée de l’histoire des moteurs d’aviation est installé à Gatchina dans les locaux de l’usine, dans un bâtiment historique. Le musée présente des documents et des modèles de moteurs d’avion.
  • Musée historique et commémoratif – La maison de P. E. Scherbov est la maison d’un dessinateur, qui était visitée à l’époque par de nombreux écrivains et artistes célèbres, tels que Gorki, Chaliapin, Kuprin et Serov. Le manoir abrite actuellement un musée, où l’on peut voir le cabinet et l’atelier de l’artiste ainsi qu’une exposition consacrée aux œuvres de l’écrivain Kuprin.
  • La maison numéro 1 de la rue Sobornaya est un bâtiment en pierre à deux étages, une ancienne maison de marchand, construite pour l’alcool et l’épicerie avec sa propre cave. La maison abritait autrefois un célèbre « Café de Paris », une salle de billard et un magasin de montres.
  • La maison numéro 17 de la rue Sobornaya est une structure à un étage de style Art Nouveau conçue par l’architecte Gostev au début du XXe siècle. L’apparence de la maison a été conservée jusqu’à présent pratiquement sans changement.
  • La tour ronde est le plus ancien bâtiment existant à Gatchina ; elle a été dessinée sur la carte à l’époque du comte Orlov, ce qui nous permet de dater sa construction avant 1760. Il s’agissait peut-être autrefois d’un bastion suédois, reconstruit par la suite pour devenir un bâtiment économique. L’anneau en pierre à deux niveaux est décoré de créneaux médiévaux.

Comment se rendre à Gatchina ?

Comme Gatchina n’est qu’à 42 kilomètres de Saint-Pétersbourg, les plus sportifs peuvent s’y rendre à vélo, mais envisageons des options plus confortables.

En train électrique

Départ de la station Baltic et deux directions : Gatchina-Varshavskaya et Gatchina-Baltiyskaya. Si le but principal de votre voyage est de visiter le palais de Gatchina, choisissez la direction Gatchina-Baltiyskaya. De cet arrêt au palais, il n’y a que 500 mètres. Si vous voulez d’abord visiter le parc du Prieuré, descendez à la station Gatchina-Varshavskaya. De là à l’entrée du parc, il n’y a que 200 mètres. Les trains électriques circulent dans les deux sens avec un intervalle d’environ une heure.

En bus

De la station de métro Moskovskaya à Gatchina, il y a une navette avec les numéros : К18, К18а, et le bus 431. L’arrêt de bus est situé sur l’avenue Moskovskiy. Le choix de la navette dépend ici aussi de ce que vous voulez visiter en premier. Prenez la navette K18a, si vous voulez visiter le palais de Gatchina. Si vous choisissez la navette K18, vous devrez marcher un peu plus loin jusqu’au lieu d’intérêt. Pour vous voulez vous rendre au Palais du Prieuré, prenez le bus 431. La durée du trajet sans embouteillage est d’un peu moins d’une heure. Les bus partent toutes les 5 à 15 minutes.

En voiture

En voiture, de Saint-Pétersbourg à Gatchina, suivre l’autoroute Pulkovskoe-Kievskoe. La route sans trafic vous prendra environ une demi-heure. Si vous décidez de vous rendre à Gatchina en voiture, n’oubliez pas qu’il n’y a pas de parking touristique payant à proximité du parc, il n’y a qu’un petit parking gratuit, où vous ne trouverez pas toujours une place.

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