Rudolph Noureev surnommé le « seigneur de la danse » est considéré comme l’un des plus grands danseurs classiques et comme l’un des plus grands chorégraphes. Il marqua à jamais l’histoire du ballet.
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Biographie de Rudoph Noureev
Enfance et entrée dans le monde de la danse
Rudolf Noureev naît en 1938 à bord du Transsibérien non loin de la frontière mongole, pendant un voyage durant lequel sa mère était partie rejoindre son père en fonction comme instructeur pour l’Armée rouge à Vladivostok. Trois ans plus tard[1], ses parents quittent Moscou et vont se réfugier dans la ville d’Oufa où il passe son enfance. Il commence à danser à 7 ans, d’abord des danses folkloriques puis de la danse classique. Encouragé par Anna Oudeltsova, ancienne danseuse de ballet maintenant professeure de danse, il intègre à 17 ans la prestigieuse Académie de ballet Vaganova de Saint-Pétersbourg[2]. Il a comme professeur Alexandre Pouchkine.
Après avoir obtenu son diplôme de fin d’études de l’École Vaganova, il intègre en 1958 le Kirov de Leningrad[3], compagnie de ballet dans laquelle il passe 3 ans. Il s’illustre alors en tant que soliste dans des pièces telles que Le Lac des cygnes, Don Quichotte ou La Belle au bois dormant. Il devient alors un des danseurs favoris du public et lors d’une tournée à Paris deux ans après, il tente de gagner sa liberté à l’aéroport du Bourget dans lequel il fuit vers deux policiers français en demandant l’asile politique. Parvenant à rester en France, il intègre la compagnie de ballet du Marquis de Cuevas et part au Danemark où il rencontre le danseur Erik Bruhn avec qui il passera une partie de sa vie.
« Tant que mes ballets seront dansés, je vivrai »
Rudolph Noureev
Montée puis apogée de sa carrière de danseur
Après sa première représentation télévisée américaine en 1962, il commence à danser pour le Royal Ballet de Londres dans lequel il danse avec Margot Fonteyn. Ils interprètent ensemble Giselle pour la première fois le 21 février 62 lors d’une représentation qui leur vaudra 23 rappels du public. Deux ans après, il produit, pour l’Opéra d’état de Vienne, sa première pièce en tant que chorégraphe, Le Lac des cygnes. À partir de là, démarre sa carrière véritablement internationale, il danse pour des compagnies de ballet sur tous les continents et donne un nouveau visage au traditionnel ballet russe de Marius Petipa en reprenant ses pièces célèbres : Don Quichotte, La Belle au bois dormant ou encore Casse-Noisette.
Il poursuit sa fabuleuse carrière de danseur étoile tout au long des années 70 jusqu’en 83 lorsqu’il se fait nommer directeur du ballet de l’Opéra de Paris par Jack Lang, ministre français de la culture[4] de 81 à 86. Il permet à la compagnie de ballet de revivre, il lui apporte grâce à ses nombreuses collaborations, notamment avec le chorégraphe William Forsythe, une renommée internationale. Il occupe ce poste jusqu’en 89[5], moment auquel il reçoit l’autorisation de retourner en Russie afin de danser au théâtre du Kirov[6], c’est la première fois en presque 30 ans qu’il y retournait .
Dernières années
Vivant depuis quelques années avec le virus du VIH, Noureev s’affaiblit considérablement à partir de 90 tout en poursuivant sa carrière de danseur. Il essaye des traitements qui s’avèrent inefficaces mais continue à espérer se soigner. Sa dernière apparition publique est le 8 octobre 1992 à l’Opéra Garnier acclamé par la foule pour la première représentation de sa pièce La Bayadère. Il décède le 6 janvier 1993 interné dans une clinique de Levallois-Perret à 54 ans. Ses obsèques sont célébrées au Palais Garnier à Paris, il est par la suite enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois au sud de Paris.
[1] 1941, invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie « Opération Barbarossa ».
[2] Leningrad de 1924 à 1991.
[3] Le théâtre porta ce nom de 1935 à 1992. Aujourd’hui ballet du Mariinsky de Saint-Pétersbourg, son nom Kirov lui vient de Sergueï Kirov, chef communiste assassiné en 1934.
[4] Jack Lang fut ministre de la culture de 81 à 86 mais aussi de 88 à 92 et de 92 à 93.
[5] Chute du mur de Berlin et de l’Union Soviétique.
[6] Aujourd’hui théâtre Mariinsky, voir « 3 » page 1.
Ce qu’il incarne
Il est récompensé du titre de chevalier de la légion d’honneur en 1988 par François Mitterrand[7] puis du titre de commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres[8] en 1992 par Jack Lang. L’Opéra de Paris organise tous les 10 ans depuis sa mort une soirée en son honneur durant laquelle se déroule, notamment, un défilé de ballet. Depuis 1997, l’école de ballet de son village d’enfance, Oufa, porte son nom. Nom qui sera aussi attribué à l’une des salles de répétition de l’académie Vaganova. Ce sera deux des hommages post mortem qui lui seront rendus et qui viendront s’ajouter à la collection de récompenses et distinctions obtenues au cours de sa vie.
Noureev est mondialement connu, non seulement dans le monde de la danse, mais pas uniquement. S’il est certainement le plus connu des directeurs de ballet de l’Opéra de Paris marquant et passionnant toute une génération de danseurs, il est aussi l’homme qui est parvenu à échapper aux agents du KGB pour vivre sa passion en Europe. Il est un véritable symbole de contestation artistique de la Russie soviétique. Incarnant un danseur d’une technique parfaitement maîtrisée et impeccable, il amène ce nouveau style romantique en faisant redécouvrir au public les pièces de Marius Petipa. C’est le principal responsable, grâce à sa notoriété, de l’exportation du ballet à l’international. Il reste encore aujourd’hui une icône dont le nom marque tous les esprits.
[7] Président de la République française de 1981 à 1995.
[8] Ce titre représente la plus haute décoration honorifique culturelle en France.
Son appartement à Paris
L’appartement du danseur étoile et directeur de la danse de l’Opéra de Paris, Rudolf Noureev (1938-1993) se situait dans le superbe immeuble XVIIIe siècle du 23 quai Voltaire à Paris, avec une vue superbe sur la Seine et le Louvre.
Somptueux décor néo-classique et romantique dans le goût russe opulent avec du mobilier russe, français et italien, des murs recouverts de cuir de Cordoue, des bois et des tissus précieux et une profusion de tableaux néo-classiques.
L’ensemble des oeuvres d’art a été dispersé en vente aux enchères à Londres en 1995.
Noureev le film
- Genre : Biopic, drame
- Date de sortie : 19/06/19
- Réalisé par : Ralph Fiennes
- Durée : 127 minutes
- IMDB: 6.6/10
Synopsis
Jeune prodige du célèbre ballet du Kirov, Rudolf Noureev est à Paris en juin 1961 pour se produire sur la scène de l’Opéra. Fasciné par les folles nuits parisiennes et par la vie artistique et culturelle de la capitale, il se lie d’amitié avec Clara Saint, jeune femme introduite dans les milieux huppés. Mais les hommes du KGB chargés de le surveiller ne voient pas d’un bon œil ses fréquentations « occidentales » et le rappellent à l’ordre. Confronté à un terrible dilemme, Noureev devra faire un choix irrévocable, qui va bouleverser sa vie à jamais. Mais qui va le faire entrer dans l’Histoire.
Avis d’Alexandre de Russie
Un excellent film, poignant qu’on vous recommande chaudement.
Une ode à la liberté d’expression. – Canal +
Un biopic plein de tension et de passion sur un personnage fascinant, menée avec le talent dramatique et chorégraphique qui convient. – Le Dauphiné Libéré
Bande annonce
Pour aller plus loin
Voici 3 livres qui vous permettront de creuser un peu plus loin.
L’une des biographies les plus complète du monstre sacré de la danse, Rudolf Noureev par Julie Kavanagh.
Recueil photos sur Noureev, sa vie, ses costumes et son art.
Autobiographie du génie.
wow une biographie très intéressante à lire sa passion pour l’apprentissage peut nous inspirer merci d’avoir écrit ceci