Avant le départLivresJean-Jacques Marie - Spécialiste de l'URSS

Jean-Jacques Marie – Spécialiste de l’URSS

Historien français spécialiste de l'URSS et du communisme.

Jean-Jacques Marie, né en 1937, est un historien français russophone spécialiste de l’Union soviétique et du communisme.

Biographie de Jean-Jacques Marie

Jean-Jacques Marie est agrégé de lettres classiques, licencié d’histoire et diplômé en russe de l’Institut national des langues et civilisations orientales en 1961. Spécialiste de l’histoire soviétique, il a notamment rédigé des biographies sur Staline, Lénine et Trotsky. Il est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes français de la Russie et de sa période soviétique.

Entré jeune en politique comme membre de l’aile gauche de la SFIO, il s’oppose à la guerre d’Algérie avec le célèbre vétéran de l’extrême gauche française Marceau Pivert, qui sera son mentor jusqu’à sa mort.

Militant trotskiste depuis cette date, il a été membre de l’Organisation communiste internationaliste (OCI) de 1965 à 1981, puis du Parti communiste internationaliste de 1981 à 1991. Depuis 1992, il est membre du Parti des travailleurs.

Il est l’un des principaux animateurs du Centre d’études et de recherches sur les mouvements trotskyste et révolutionnaires internationaux (CERMTRI). Il est un collaborateur régulier de la revue L’Histoire et du magazine La Quinzaine littéraire.

Ses dernières publications

Vivre dans la Russie de Lénine

Paru le 10 novembre 2020 aux Éditions Vendémiaire. 382 pages.

Jean-Jacques Marie

1917. Le chaos dans lequel la guerre a plongé la Russie tsariste débouche sur une première révolution en février, puis une seconde en octobre, quand les bolcheviks de Lénine parviennent au pouvoir. L’économie est dévastée. Depuis des mois déjà, pendant que les usines ferment les unes après les autres, les soldats désertent et ravagent les campagnes, qui, soumises à des réquisitions désordonnées, cessent bientôt d’approvisionner les villes.

En butte à la faim, au froid, au choléra, au typhus et à la guerre civile, le pays se défend par tous les moyens, dans un mélange de détresse et d’espoir. Voyageurs fuyant les villes affamées, mourant de froid dans des trains bondés, bandes d’enfants orphelins errant, privés de tout secours, bureaucratie inefficace et corrompue… Mais aussi jeunes communistes, écrivains, artistes rêvant de construire un monde nouveau. Entre les deux, la masse des paysans, menacés eux aussi par une effroyable famine qui peut même les réduire au cannibalisme.

Le récit du quotidien de la population, au cours des sept années terribles durant lesquelles, pour la première fois, un État tenta de renverser le capitalisme et d’allumer la mèche de la révolution mondiale.

La guerre des Russes blancs : L’échec d’une restauration inavouée 1917-1920

Jean-Jacques Marie

Paru le 2 mars 2017 aux Éditions Tallandier. 524 pages

De 1917 à 1922, la guerre civile a ravagé la Russie. En octobre 1917, les bolcheviks − les Rouges − prennent le pouvoir. Les Blancs, commandés par des généraux de l’ancienne armée, s’organisent pour les renverser. Les paysans se révoltent et créent des bandes de partisans, les « Verts », engagés eux aussi dans la lutte.

L’Armée rouge, de près de cinq millions d’hommes, éliminera une à une les armées blanches jusqu’en novembre 1920. Les Blancs, persuadés que les bolcheviks ne résisteraient pas, soutenus par l’Entente mais ravagés par des divisions politiques et militaires, se demanderont longtemps comment ils ont pu perdre une guerre dont ils s’étaient vus tant de fois les vainqueurs.

Ses publications les plus connues

Beria: Le bourreau politique de Staline (Biographies)

Paru en septembre 2013 aux éditions Tallandier. 510 pages.

Jean-Jacques Marie

De 1938 à 1953, Lavrenti Beria a été un rouage essentiel du système stalinien, qu’il a ensuite tenté d’amender avant de payer de sa vie cette tentative avortée. Manipulateur, d’une cruauté sans bornes, c’est ainsi qu’il entra dans l’histoire. Or, la figure de Beria s’avère au regard des faits et à l’analyse bien plus complexe : bourreau certes, mais aussi fin politique.

Fils de paysans misérables, il connaît une ascension fulgurante. Flanqué d’une cohorte de tortionnaires, il dirige la police politique soviétique, le NKVD, pendant sept années décisives (1938-1945) au cours desquelles la nomenklatura consolide son pouvoir. Il organise la déportation meurtrière des peuples du Caucase, planifie les meurtres de Trotsky et de ses ennemis politiques.

Mais, à la mort de Staline, Beria est le premier à saisir que le régime, à bout de souffle, ne peut survivre qu’en desserrant le carcan de la terreur policière. Il commence a démanteler le goulag, propose la réunification de l’Allemagne ; en somme, des mesures annonciatrices de la pérestroïka gorbatchévienne. Nommé ministre de l’Intérieur en mars 1953, il est arrêté par ses pairs en juin et fusillé en décembre pour un complot infondé.

A l’appui de nombreux documents d’archives rendus publics à la chute de l’Union soviétique, Jean-Jacques Marie brosse le portrait complet de l’un des acteurs majeurs de l’URSS sous Staline.

Le Fils oublié de Trotsky (Biographie)

Paru en janvier 2012 aux éditions Le Seuil. 192 pages.

Trotsky eut deux fils. Les biographes connaissent l’histoire tragique de l’aîné, Léon Sedov, militant actif de la IVe Internationale, qui suivit son père dès le début de son exil, en 1929. Il fut assassiné par le NKVD en 1938 dans une clinique parisienne. Mais on ignorait le destin de Serge Sedov, le cadet, présenté par ses proches comme  » apolitique « , et resté en URSS malgré le départ forcé de son père et la traque lancée contre lui.

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Comme le révèle ce livre, ce supposé apolitisme a permis de masquer longtemps la vérité. Car Serge Sedov, s’il préférait le football aux arcanes du parti bolchevik, fut bel et bien victime d’une machination de la police politique de Staline. Accusé d’avoir  » empoisonné des ouvriers  » et organisé des sabotages, il refusera d’endosser ces charges extravagantes et d’avouer la moindre culpabilité. Il échappera donc au procès public, au cours duquel les staliniens souhaitaient voir son nom traîné dans la boue, mais pas au jugement ni à la sentence : il sera fusillé le 29 octobre 1937. Il priva ainsi Staline d’une part de sa vengeance, mais Trotsky, lui, n’en sut jamais rien.

Grâce à des archives inédites, ce livre reconstitue pour la première fois les derniers mois d’une victime des grandes purges de la fin des années 1930, une victime tombée dans l’oubli, dont le seul crime fut d’avoir été le fils de son père.

Cronstadt

Paru en octobre 2005 aux éditions Fayard. 494 pages.

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Le 1er mars 1921, 15 000 marins et soldats de Cronstadt, à l’ouest de Petrograd, se dressent contre le gouvernement du Conseil des commissaires du peuple, le pouvoir issu de la Révolution d’octobre 1917. Ces fils et frères de paysans, las des réquisitions de vivres destinées à nourrir (de plus en plus mal) les villes et l’armée engagée dans une guerre civile qui a dévasté le pays, dénoncent, à la quasi-unanimité, la politique du Parti communiste au pouvoir et stigmatisent sa mainmise sur les soviets dont ils exigent le renouvellement immédiat, à travers une élection à bulletins secrets. C’est le premier pas d’une insurrection qui rassemblera 27 000 marins et soldats et s’achèvera, dix-sept jours plus tard, dans de sanglants corps à corps. Près de 7 000 insurgés s’enfuiront alors en hâte. Ils se traîneront, affamés, épuisés et transis sur la mer gelée pour rejoindre la Finlande voisine, où les attendaient trois camps de concentration, leurs barbelés, les poux, la gale et la faim. Et ils décideront, finalement, pour la plupart, de revenir en Russie soviétique.

Cette insurrection n’a cessé de susciter les interprétations les plus contradictoires : complot monarchiste visant à renverser la Révolution pour les uns, révolte antibureaucratique pour les autres, émeute de marins excédés par le « communisme de guerre » au nom d’une révolution que certains d’entre eux avaient pourtant contribué à faire trois ans plus tôt.

Le débat s’est longtemps alimenté aux mêmes documents, et les intervenants ont inlassablement ressassé les mêmes arguments. L’ouverture récente des archives soviétiques (auxquelles Jean-Jacques Marie a puisé la matière largement inédite de ce livre) permet aujourd’hui de jeter sur cette insurrection, où Lénine voyait « un éclair qui a illuminé la réalité plus vivement que tout », une lumière nouvelle qui dissipe les voiles de la légende.

Staline (Biographies Historiques)

Paru en mai 2001 aux éditions Fayard. 994 pages.

L’ouverture des archives russes, il y a dix ans, permet de porter un regard neuf sur les grands personnages de l’histoire soviétique, à commencer bien sûr par Staline, l’une des figures les plus énigmatiques de l’histoire du xxe siècle.

Jean-Jacques Marie

Comprendre l’homme des épurations politiques et physiques, des procès truqués, des millions de morts au cours de la famine de 1932-1933, de la déportation d’une quinzaine de peuples, du Goulag, de la guerre froide, c’est aussi reprendre sous un autre angle la question de l’ « oeuvre noire » du communisme. Qu’aurait-il été, ce communisme, s’il n’avait eu à sa tête un Géorgien à l’enfance miséreuse et battu par un père alcoolique, sauvé par une éducation religieuse et rigoriste chez les pères orthodoxes ? Le parcours de cet ancien séminariste de Tiflis qui, une fois au pouvoir, s’est acharné à pourchasser et massacrer les communistes en URSS et de par le monde, est fascinant. Comment cet homme peu doué pour l’idéologie a-t-il petit à petit tissé sa toile dans l’appareil ? Par quel étrange paradoxe a-t-il repris à son compte des méthodes et des exactions dont il avait été le témoin ou la victime sous le régime du tsar au début de son engagement politique ?

La biographie que nous propose Jean-Jacques Marie, extrêmement documentée et nourrie à des sources jusqu’ici inaccessibles, s’inscrit dans la meilleure tradition narrative, celle qui capte l’attention du lecteur par la précision du mot et la rigueur de la construction.

Bibliographie de Jean-Jacques Marie

  • 2020 : Vivre dans la Russie de Lénine (Vendémiaire, 382 pages)
  • 2017 : La guerre des Russes blancs. 1917-1920 (Tallandier, 524 pages)
  • 2017 : Les Femmes dans la révolution russe (Seuil, 384 pages)
  • 2015 : Rapport sur le culte de la personnalité et ses conséquences, présenté au XXe congrès du Parti communiste d’Union soviétique, dit Le rapport Khrouchtchev (Le Seuil)
  • 2013 : Beria : Le bourreau politique de Staline (Tallandier, 510 pages)
  • 2011 : Lénine : la révolution permanente (Payot)
  • 2010 : Khrouchtchev : la réforme impossible (Payot)
  • 2009 : L’antisémitisme en Russie, de Catherine II à Poutine (Tallandier, 447 pages)
  • 2008 : Le dimanche rouge (Larousse)
  • 2006 : Voyager avec Karl Marx (Louis Vuitton, 320 pages)
  • 2006 : Trotsky : Révolutionnaire sans frontières (Payot, 621 pages)
  • 2005 : La Guerre civile russe, 1917-1922. Armées paysannes, rouges, blanches et vertes (Éditions Autrement, 276 pages)
  • 2005 : Cronstadt (Fayard, 481 pages)
  • 2004 : Le Trotskysme et les trotskystes (Armand Colin, 223 pages)
  • 2004 : Lénine (Balland, 503 pages)
  • 2003 : Staline (Fayard, 994 pages)
  • 1998 : Trotsky (Editions Autrement, 228 pages)
  • 1995 : Les Peuples déportés d’Union soviétique (Éditions Complexe, 201 pages)
  • 1995 : 1953, les derniers complots de Staline : l’affaire des Blouses blanches ( Complexe, 253 pages)
  • 1989 : Le Goulag (PUF, 127 pages)
  • 1980 : Trotsky et la Quatrième Internationale (PUF, 127 pages)
  • 1970 : Le Trotskisme (Flammarion, 144 pages)
  • 1969 : Les Bolcheviques par eux-mêmes, en collaboration avec Georges Haupt (Éditions François Maspero)
  • 1968 : Les Paroles qui ébranlèrent le monde. Anthologie bolchevique (1917-1924) (Seuil, 362 pages)
  • 1967 : Staline (Seuil, 307 pages)

Critiques littéraires

« La Russie sous Poutine » (2016) constitue « une analyse des plus fines et des plus complètes de la Russie postsoviétique1. »

Le Monde

La biographie de Staline que nous propose Jean-Jacques Marie, extrêmement documentée et nourrie à des sources jusqu’ici inaccessibles, s’inscrit dans la meilleure tradition narrative, celle qui capte l’attention du lecteur par la précision du mot et la rigueur de la construction. Cet ouvrage s’adresse aux lecteurs ayant une connaissance approfondie de la Russie post révolutionnaire et de la Russie sous Staline car il déborde de précisions, de noms et d’anecdotes. C’est un livre pas toujours facile à lire mais très complet.

Grégoire de tours
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