Avant le départLivresL’étoile noire de Paul-Henri Guiter et Jean-Louis Bachelet

L’étoile noire de Paul-Henri Guiter et Jean-Louis Bachelet

Publié en Janvier 2017 aux éditions Arthaud. 221 pages.

Présentation de l’étoile noire : Un aventurier au coeur de la Russie souterraine par l’éditeur Arthaud

Connaît-on vraiment la Russie ? Les confessions de ce Français de bonne famille, expatrié dès sa jeunesse au pays des anciens soviets, nous fait découvrir une Russie méconnue. Commandant d’un groupe d’intervention rapide russe dédié à la sécurité, son amour du risque et de l’aventure l’ont entraîné au coeur d’un pays secret, d’une Russie souterraine, faite d’hommes et de femmes réagissant à l’opposé de nos repères occidentaux. Embarqué dans le flot des conflits intérieurs et extérieurs, Paul-Henri Guiter va se confronter au monde de la nuit moscovite, avant de s’embarquer librement pour l’Ukraine. Ses aventures en disent beaucoup sur les structures de la société russe, sur son fonctionnement et sur les piliers qui régissent les rapports des uns et des autres. Une plongée dans le ventre d’un pays qui fascine, où l’on rencontre, au fil de ses évocations, les hommes qui ont été et sont les artisans d’une nation abolie par le désastre soviétique, et désireuse de conserver son patrimoine spirituel, contre vents et marées, contre l’Occident. Au fil du récit, l’auteur passe en revue les origines et les turpitudes de la mafia russe, les motivations qui animent les récents conflits avec l’Ukraine, et ceux plus anciens, avec la Tchétchénie. Son expérience extraordinaire se situe dans la lignée des aventures d’Henri de Monfreid et de Joseph Kessel.

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Article d’Antoine pour le site Critique Livre

Il m’a fallu quelques jours pour revenir de ces témoignages de guerre.

Pour me remettre de cette violence dont Pacha est l’acteur en Russie ou le témoin en Ukraine.

La bande-son est excellente et accompagne la forte tension des scènes : je recommande au lecteur de forcer sur le son de DDT (ДДТ), Okean Elzy (Океан Эльзы), Pauk (Паук), Kheda Hamzatova (Хеда Хамзатова), Bitva (Би-2), Kino (Кино), Black Tbilissi… Tous sont sur YouTube. Ainsi votre voisin de métro ou de palier n’entendra pas le bruit mat des coups donnés. Ou siffler les balles. Ou tomber et exploser les roquettes.

En effet le Donbass contre les néo-nazis, ce n’est pas un roadtrip tranquille à la Cédric Gras (Anthracite, Stock, août 2016) mais plus un vrai récit de guerre comme Pathologies le premier roman autobiographique d’un autre mauvais garçon Zakhar Prilepine (Éditions des Syrtes, septembre 2007 pour sa traduction récompensée par le Prix Russophonie 2008).

Pasha n’a pas fait le coup de feu comme Alexandre Dumas dans le compte rendu de son Voyage au Caucase, suite de son Voyage en Russie (rééditions mai 2016, Bartillat) mais il témoigne à la manière d’Albert Londres ou de Joseph Kessel. Et s’il lui arrive de jouer les seconds couteaux, la seconde plume a rendu un hommage à son paternel de soldat, un autre héros.

Pasha a voulu être plus qu’un « mauvais sujet » comme il se décrit dans les premières pages. Il a ainsi échappé à son destin de Vincent Revel décrit dans le premier roman autobiographique de Romaric Sangars Les Verticaux (Editions Léo Scheer mai 2016). En fuyant toujours plus à l’est. C’est sa recette. A défaut d’envoyer tous nos enfants en Russie, formons des héros ! « Apprendre à tirer aux petits enfants m’a toujours paru plus salutaire que le pipeau en plastique des écoles de ma jeunesse ». Et militez pour une réédition de cet ouvrage en Signe de piste : pétition en ligne sur change.org. Maintenant je sais auprès de qui me réfugier lorsque la prédiction de Guerilla – Le jour où tout s’embrasa de Laurent Obertone (Ring, septembre 2016) se réalisera. Et si ce roman d’aventures autobiographique est fantasmé, il nous restera les fêtes dont je peux témoigner. Ainsi j’attends avec impatience le second volume avec les récits des nuits moscovites, l’alibi du « zapoï, coutume qui consiste à boire beaucoup… et à ne plus pouvoir s’arrêter pendant quelques jours, parenthèse dans la vie normale » est trop facile. A moins que sa lolita Kristina-Pénélope attendant son Ulysse n’entende langue de Molière (en l’occurrence plus celle d’ADG) ? Quelle belle excuse pour justifier tant d’amnésies !

… Je vous engage cependant à déchirer quelques pages de cette Etoile Noire. Pourquoi maltraiter les assureurs ? Alors que c’est la profession originelle d’Henri de Monfreid à qui l’auteur s’identifie comme la réincarnation tout au long de la préface ! Cela se réglera à coup de vodka.

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